Prose:Le Poète

Sans une lueur de chaud, sans une lueur de froid,
Accroupi sans émois, sans un rien, mais sens du lien,
Sent une bougie à deux pas des cent mots qui s’entassent près de son lit,
Sans nous comprendre, sans être compris,
Sans danser, sans chanter, Centenaire réfléchis.

L’homme ignare, cet ingrat qui pullule,
Veinard et si vantard qui toujours défi la Lune,
Enivre d’humour le Roi de la plume.
Pas d’une esquisse sincère mais d’un trait ironique ;
Timorés ou jocrisses, Ils renforcent son dégoût du vice.

Poète introverti, Amoureux des vers et de la vie,
Du fond de son cachot,
Dans l’entre des monts,
Bercé par la douceur du chaos,

Le solitaire des temps modernes,
Sous les pluies diluviennes,
Écrit la partition des vibrations qui lui viennent.

Esprit libre et convaincu,
D’un pas traîne, ivre, comme vaincu,
Il se retire de cette mascarade absolue.

Désormais au sommet de son âme,
C’est une Enfernade qu’il constate jusqu’aux larmes.

Perdition en cette infinie contrée,
Amertume cendrée,
Sang glacé et sans glacier,
Dépravé, déçu et désolé,

Il laisse ses dernières gouttes d’espoir,
S’attacher à d’autres mémoires.
Les voilà rattrapées,
Par la jeune fille au cœur gelé.

Emplis des mêmes croyances,
Prisonniers des mêmes circonstances,
Le riche roi de la culture,
Conte à la jeune apprentie,
La beauté de la nature.

Ensembles, ils se soignèrent,
Des algarades de leurs confrères.

Le demiurge au cœur doré,
Apporte à sa protégée,
La connaissance illimitée.

Ce présent intense, partagé, voluptueux,
Plaisir immense, dévoré, délicieux,
Efface un instant la mélancolie dans leurs yeux.

Les deux êtres ressourcés,
Guéris et pansés,
Regagnent un chemin apaisé.

Un poème brassé, il est émerveillé,
Le pareil dédié en fait un homme comblé.
C’est ainsi, Que Le Grand Sage aux mille et unes vies,
Marque de son passage, tous les esprits.