Slam:Nous Les Hommes, On Est Qui ? On Est Quoi ?

On n’est que des putains de pantins des fils autour du cou, dans leur théâtre qui n’a pas de rôle pour nous !
On n’est que des putains de singes avec un semblant de sentiments, même pas assez d’empathie pour tâcher le pansement.
On n’est que ces putains d’accusés un flingue sur la tempe, car on a fait du sol qu’on foule une victime innocente.
On n’est que des putains de vampires, on a saigné nos âmes, trop aveugles pour voir que c’est nous-mêmes qu’on condamne.
On n’est que des putains d’ombres salissant les trottoirs, affamées de n’être que du vide, amenant toute vie à l’abattoir.

On n’est que les cicatrices de ce système qui nous veut sous les chrysanthèmes, car on ne possède plus rien d’utile à leur diadème.
On n’est que les chiottes de ce capitalisme, la gueule ouverte de l’autisme, toujours prêt à bouffer la merde sous le prisme.
On n’est que le tsunami sans pitié, qui dévaste tout sans suivre les sentiers, qui ne lèguera rien aux héritiers.
On n’est que la rouille qui prolifère, qui transforme cet antique éden de fer, en un champ de ruine, un putain d’enfer.
On n’est que la souche d’un pin millénaire, sans les guirlandes, sans les luminaires, mort d’une fin brève sous un coup de tonnerre.

On était des Loups, on est plus que des chiens anesthésiés, trop gras pour se la bouger, juste bons a se reproduire.
On était des Loups prêts à tout croquer, sang cannibale, il nous reste la bave à la commissure de nos babines de caniche sale.
On était des Loups enragés, on s’est fait museler, on s’est fait tirer comme des lapins, même nos aboiements ne font plus peur.
On était des Loups déchaînés, on n’a même plus la force de tirer la laisse, ils choisissent même les lampadaires où on pisse.
On était des Loups sifflant sous la lune, on s’est fait souffler comme des cochons, on ne se déplace plus sans notre chaperon.

10/07/17