Poème:Eyleine Pelote De Peine (2/4)

La belle orchidée fane d’heure en heure, elle cède au vent tous ses pétales.
Elle n’a plus que cette nuit intérieure, plus que cette froideur hivernale.
Elle est demi-nue sur ce lit d’hôpital, endurant un coma infernal
Plus de lien avec ce corps mis à mal, crépite le calvaire cérébral.

De l’extérieur, elle dégage cette aura de nymphe qui repose sans crainte,
À l’intérieur, elle s’égare dans les pensées de son esprit tissées en labyrinthe.
Le chemin est trop long, la destination trop floue et les limites obscures,
Les épreuves sont des embûches, chercher dans sa mémoire une torture.

Elle a ce pincement des jours de pluie, et les yeux scellés dans la nuit.
Elle se rappelle du jour, où pour un regard, le bonheur s’est évanoui.
Le manège de ses pensées lancinantes tournoie et la rend servile
Elle n’est plus vie, elle n’est que souche morte sur terreau fertile.

Un lambeau de tissu vermeil où elle accroche ses doigts en détresse
Elle n’a plus un sens pour échanger avec le monde, sa tristesse.
L’espoir s’amenuise même si elle est persuadée que la sortie est présente
Mais dans la cage de son esprit la survie se fait oppressante.

Le temps s’étire à l’infini, mille ans qu’elle s’interroge encore et encore.
« Combien de temps que le soleil oublie de se lever sur mes aurores ?
Combien de bougies sur mes gâteaux ? Combien d’âmes comme la mienne ?
Suis-je toujours belle ? Mon visage retransmet-il ma peine ? »

Elle se sait nourrie par un tube, elle se sait purgée par un tube.
Elle se sait lavée sans pudeur, elle se craint proie des incubes.
Elle en vient à prier la mort, elle en vient à implorer pour son sort,
Son père sera-t-il assez fort, acceptera-t-il d’éteindre ce petit corps.