Poème:Couleurs D’ombres

Dans les grandes villes mes yeux s’obscurcissent,
En continu ma vue ne lit que des ombres,
Tout me paraît morne, uniforme, lisse,
Comme enveloppé dans un voile sombre.

Bien haut près des cimes de leurs tours géantes,
Du bleu en confetti peine à descendre
À travers la grisaille bien trop oppressante,
Dont il essaie de fuir la couleur de cendres.

Disparaissent aussi les nuances vertes,
De petites taches se rappellent à moi,
Posées sur tableau noir, fragments pense-bêtes,
Qui colorent un peu l’asphalte sans émoi.

Sur les parois de verre les grands miroirs sans tain,
Ont les reflets sépia des vieux clichés jaunis,
Ces images glauques se regardent en vain,
Dans ces paysages le tape-à-l’œil éblouit.

Les nuits éclatantes donnent le vertige,
Les météorites défilent dans les rues,
Ces phares et néons agressent, fustigent,
L’obscurité paraît souvent plus étendue.

Étoiles de métal, de fluo qui stressent,
Je reste aveuglé par les flashs des chromes,
Pour moi tous ces signaux ne sont que détresse,
Je fuis cet univers d’arcs-en-ciel monochromes.