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Poème:Ma Ville ! T’es-Tu Vendue ?

Le Poème

Enlacée par sa rivière, ma ville
Se coulait, douce, entre des méandres dociles
Des petits bateaux mouches suivaient joyeux
Le fil du fleuve croisant remorqueurs laborieux
Ballotés par les grosses vagues d’étrave
Des rafiots collégiaux mugissaient suaves
Flots caressant allègres les culées des ponts
Sur lesquels flânaient piétons et leurs fistons
Sa grande place fourmillait de bonnes femmes
Des mamans tiraient leurs petits tant bien que mal
Toutes arrivées par le tram tout feu tout flamme
Cabas vides, elles descendaient la pente
Vers les antres de nourriture revigorante
Si elles montaient, alors cabas débordant
Quelques petits vieux en casquette flânaient
Et d’autres, plus galants, en costume et chapeau
Fréquentant quasi tous, les brasseries du coin
On les y voyait avec une pils en entretien
Dans les ruelles, les vitrines de modistes
Côtoyaient couturières et accessoiristes
Des quartiers avaient l’apanage des souliers
Se partageant avec confection et costumiers
Ca et là s’y inséraient des buralistes
Puis, le coin de l’hôpital et les fleuristes
Les propylées hautains des banques
Garnissaient les avenues et leurs kiosques
Tout allait d’harmonie, même ses policiers
Agents affectés aux passages protégés
Et ces bonnes sœurs avec leur cornette
Allant morigéner lorettes et grisettes
Je te revois ; ta rivière seule coule paisible
Des mines patibulaires indescriptibles
Déambulent dans tes ruelles au calme étroit
Où sont donc passés les gens paisibles d’autrefois ?
Ma ville ! T’es-tu vendue aux plus méchants ?
As-tu donné les clefs des portes à ces gens ?
As-tu négocié nos Libertés à des malveillants ?
En hissant en ton cœur le drapeau blanc
Pour un noir

Gramo
23 août 2015
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PostScriptum

Bonjours chers amis.

Dans quelques années, ou plus, ceux qui me suivront pourront-ils soutenir cette thèse ?
Je ne l’espère cependant pas.

Amitiés

Emile

Poeme de Gramo

Poète Gramo

Gramo a publié sur le site 307 écrits. Gramo est membre du site depuis l'année 2011.

Syllabation De L'Écrit

Syllabes Hyphénique: Ma Ville ! T’es-Tu Vendue ?en=la=cée=par=sa=ri=vi=è=re=ma=vi=lle 12
se=cou=lait=dou=ce=entre=des=mé=an=dres=do=ciles 12
des=pe=tits=ba=teaux=mou=ches=sui=vaient=joy=eux 11
le=fil=du=fleuve=croi=sant=re=mor=queurs=la=bo=rieux 12
bal=lo=tés=par=les=gros=ses=va=gues=dé=tra=ve 12
des=ra=fi=ots=col=lé=giaux=mu=gis=saient=sua=ves 12
flots=ca=res=sant=al=lè=gres=les=cu=lées=des=ponts 12
sur=les=quels=flâ=naient=pi=é=tons=et=leurs=fis=tons 12
sa=gran=de=pla=ce=four=millait=de=bon=nes=femmes 11
des=ma=mans=ti=raient=leurs=pe=tits=tant=bien=que=mal 12
tou=tes=ar=ri=vées=par=le=tram=tout=feu=tout=flamme 12
ca=bas=vi=des=el=les=des=cen=daient=la=pen=te 12
vers=les=antres=de=nour=ri=tu=re=re=vi=go=rante 12
si=el=les=mon=taient=a=lors=ca=bas=dé=bor=dant 12
quel=ques=pe=tits=vieux=en=cas=quet=te=flâ=naient 11
et=dautres=plus=ga=lants=en=cos=tu=me=et=cha=peau 12
fré=quen=tant=qua=si=tous=les=bras=se=ries=du=coin 12
on=les=y=vo=yait=a=vec=une=pils=en=en=tre=tien 13
dans=les=ruel=les=les=vi=tri=nes=de=mo=dis=tes 12
cô=to=yaient=cou=tu=riè=res=et=ac=ces=soi=ristes 12
des=quar=tiers=a=vaient=la=pa=na=ge=des=sou=liers 12
se=par=ta=geant=a=vec=con=fec=tion=et=cos=tu=miers 13
ca=et=là=sy=in=sé=raient=des=bu=ra=lis=tes 12
puis=le=coin=de=l=hô=pi=tal=et=les=fleu=ristes 12
les=pro=py=lées=hau=tains=des=banques 8
gar=nis=saient=les=a=ve=nues=et=leurs=kiosques 10
tout=al=lait=d=har=mo=nie=même=ses=po=li=ciers 12
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et=ces=bon=nes=sœurs=a=vec=leur=cor=net=te 11
al=lant=mo=ri=gé=ner=lo=ret=tes=et=gri=settes 12
je=te=re=vois=ta=ri=vière=seu=le=cou=le=pai=sible 13
des=mi=nes=pa=ti=bu=lai=res=in=des=crip=tibles 12
dé=am=bulent=dans=tes=ruel=les=au=cal=me=é=troit 12
où=sont=donc=pas=sés=les=gens=pai=sibles=dau=tre=fois 12
ma=vil=le=tes=tu=ven=due=aux=plus=mé=chants 11
as=tu=don=né=les=clefs=des=por=tes=à=ces=gens 12
as=tu=né=go=cié=nos=li=ber=tés=à=des=mal=veillants 13
en=his=sant=en=ton=cœur=le=dra=peau=blanc 10
pour=un=noir 3

gra=mo 2
vingt=trois=a=oût=deux=mil=le=quin=ze 9
Phonétique : Ma Ville ! T’es-Tu Vendue ?ɑ̃lase paʁ sa ʁivjεʁə, ma vilə
sə kulε, dusə, ɑ̃tʁə dε meɑ̃dʁə- dɔsilə
dε pəti bato muʃə sɥivε ʒwajø
lə fil dy fləvə kʁwazɑ̃ ʁəmɔʁkœʁ labɔʁjø
balɔte paʁ lε ɡʁɔsə vaɡ detʁavə
dε ʁafjo kɔleʒjo myʒisε sɥavə
flo kaʁesɑ̃ alεɡʁə- lε kyle dε pɔ̃
syʁ lekεl flanε pjetɔ̃z- e lœʁ fistɔ̃
sa ɡʁɑ̃də plasə fuʁmijε də bɔnə famə
dε mamɑ̃ tiʁε lœʁ pəti tɑ̃ bjɛ̃ kə mal
tutəz- aʁive paʁ lə tʁam tu fø tu flamə
kaba vidə, εllə desɑ̃dε la pɑ̃tə
vεʁ lεz- ɑ̃tʁə- də nuʁʁityʁə ʁəviɡɔʁɑ̃tə
si εllə mɔ̃tε, alɔʁ kaba debɔʁdɑ̃
kεlk pəti vjøz- ɑ̃ kaskεtə flanε
e dotʁə, plys ɡalɑ̃, ɑ̃ kɔstymə e ʃapo
fʁekɑ̃tɑ̃ kazi tus, lε bʁasəʁi dy kwɛ̃
ɔ̃ lεz- i vwajε avεk ynə pilz- ɑ̃n- ɑ̃tʁətjɛ̃
dɑ̃ lε ʁyεllə, lε vitʁinə də mɔdistə
kotwajε kutyʁjεʁəz- e akseswaʁistə
dε kaʁtjez- avε lapanaʒə dε sulje
sə paʁtaʒɑ̃ avεk kɔ̃fεksjɔ̃ e kɔstymje
ka e la si ɛ̃seʁε dε byʁalistə
pɥi, lə kwɛ̃ də lopital e lε fləʁistə
lε pʁɔpile-otɛ̃ dε bɑ̃k
ɡaʁnisε lεz- avənɥz- e lœʁ kjɔsk
tut- alε daʁmɔni, mεmə sε pɔlisje
aʒɑ̃z- afεktez- o pasaʒə pʁɔteʒe
e sε bɔnə sœʁz- avεk lœʁ kɔʁnεtə
alɑ̃ mɔʁiʒene lɔʁεtəz- e ɡʁizεtə
ʒə tə ʁəvwa, ta ʁivjεʁə sələ kulə pεziblə
dε minə patibylεʁəz- ɛ̃dεskʁiptiblə
deɑ̃byle dɑ̃ tε ʁyεlləz- o kalmə etʁwa
u sɔ̃ dɔ̃k pase lε ʒɑ̃ pεziblə dotʁəfwa ?
ma vilə ! tε ty vɑ̃dɥ o plys meʃɑ̃ ?
a ty dɔne lε kle dε pɔʁtəz- a sε ʒɑ̃ ?
a ty neɡɔsje no libεʁtez- a dε malvεjɑ̃ ?
ɑ̃n- isɑ̃ ɑ̃ tɔ̃ kœʁ lə dʁapo blɑ̃
puʁ œ̃ nwaʁ

ɡʁamo
vɛ̃t- tʁwaz- aut dø milə kɛ̃zə
Syllabes Phonétique : Ma Ville ! T’es-Tu Vendue ?ɑ̃=la=se=paʁ=sa=ʁi=vj=ε=ʁə=ma=vi=lə 12
sə=ku=lε=du=sə=ɑ̃tʁə=dε=me=ɑ̃=dʁə=dɔ=silə 12
dε=pə=ti=ba=to=mu=ʃə=sɥi=vε=ʒwa=jø 11
lə=fil=dyflə=və=kʁwa=zɑ̃=ʁə=mɔʁ=kœʁ=la=bɔ=ʁjø 12
ba=lɔ=te=paʁ=lε=ɡʁɔ=sə=va=ɡə=de=tʁa=və 12
dε=ʁa=fj=o=kɔ=le=ʒjo=my=ʒi=sε=sɥa=və 12
flo=ka=ʁe=sɑ̃=a=lε=ɡʁə=lε=ky=le=dε=pɔ̃ 12
syʁ=le=kεl=fla=nε=pj=e=tɔ̃=ze=lœʁ=fis=tɔ̃ 12
sa=ɡʁɑ̃=də=pla=sə=fuʁ=mi=jε=də=bɔ=nə=famə 12
dε=ma=mɑ̃=ti=ʁε=lœʁ=pə=ti=tɑ̃=bjɛ̃=kə=mal 12
tu=tə=za=ʁi=ve=paʁ=lə=tʁam=tu=fø=tu=flamə 12
ka=ba=vi=də=εl=lə=de=sɑ̃=dε=la=pɑ̃=tə 12
vεʁ=lε=zɑ̃tʁə=də=nuʁ=ʁi=ty=ʁə=ʁə=vi=ɡɔ=ʁɑ̃tə 12
si=εl=lə=mɔ̃=tε=a=lɔʁ=ka=ba=de=bɔʁ=dɑ̃ 12
kεl=kə=pə=ti=vj=ø=zɑ̃=kas=kε=tə=fla=nε 12
e=dotʁə=plys=ɡa=lɑ̃=ɑ̃=kɔs=ty=mə=e=ʃa=po 12
fʁe=kɑ̃=tɑ̃=ka=zi=tus=lε=bʁa=sə=ʁi=dy=kwɛ̃ 12
ɔ̃=lε=zi=vwa=jε=a=vεk=ynə=pil=zɑ̃=nɑ̃=tʁə=tjɛ̃ 13
dɑ̃=lε=ʁy=εl=lə=lε=vi=tʁi=nə=də=mɔ=distə 12
ko=twa=jε=ku=ty=ʁjε=ʁə=ze=ak=se=swa=ʁistə 12
dε=kaʁ=tje=za=vε=la=pa=na=ʒə=dε=su=lje 12
sə=paʁ=ta=ʒɑ̃=a=vεk=kɔ̃=fεk=sjɔ̃=e=kɔs=ty=mje 13
ka=e=la=si=ɛ̃=se=ʁε=dε=by=ʁa=lis=tə 12
pɥi=lə=kwɛ̃=də=lo=pi=tal=e=lε=flə=ʁis=tə 12
lε=pʁɔ=pi=le-o=tɛ̃=dε=bɑ̃k 8
ɡaʁ=ni=sε=lε=za=vən=ɥze=lœ=ʁə=kjɔsk 10
tu=ta=lε=daʁ=mɔ=ni=mε=mə=sε=pɔ=li=sje 12
a=ʒɑ̃=za=fεk=te=zo=pa=sa=ʒə=pʁɔ=te=ʒe 12
e=sε=bɔ=nə=sœ=ʁə=za=vεk=lœʁ=kɔʁ=nε=tə 12
a=lɑ̃=mɔ=ʁi=ʒe=ne=lɔ=ʁε=tə=ze=ɡʁi=zεtə 12
ʒə=tə=ʁə=vwa=ta=ʁi=vjεʁə=sə=lə=ku=lə=pεziblə 12
dε=mi=nə=pa=ti=by=lε=ʁə=zɛ̃=dεs=kʁip=tiblə 12
de=ɑ̃=by=le=dɑ̃=tε=ʁy=εllə=zo=kal=məe=tʁwa 12
u=sɔ̃=dɔ̃k=pase=lε=ʒɑ̃=pε=zi=blə=do=tʁə=fwa 12
ma=vi=lə=tε=ty=vɑ̃dɥ=o=plys=me=ʃɑ̃ 10
a=ty=dɔ=ne=lε=kle=dε=pɔʁ=tə=za=sε=ʒɑ̃ 12
a=ty=ne=ɡɔ=sje=no=li=bεʁ=te=za=dε=mal=vε=jɑ̃ 14
ɑ̃=ni=sɑ̃=ɑ̃=tɔ̃=kœ=ʁə=lə=dʁa=po=blɑ̃ 11
puʁ=œ̃=nwaʁ 3

ɡʁa=mo 2
vɛ̃t=tʁwa=za=ut=dø=mi=lə=kɛ̃=zə 9

Récompense

Coup de coeur: 1
J’aime: 3
J’aime pas: 0

Commentaires Sur La Poesie

Auteur de Poésie
23/08/2015 19:54Daniel

*DAN

Auteur de Poésie
23/08/2015 22:43Coburitc

Revenir après une longue absence dans sa ville est une étrange expérience, les souvenirs d’enfance ont disparus, les gens que l’on côtoyaient ne sont plus , les mines patibulaires ne le sont peut être pas , la ville a seulement changé , le temps a fait son cours , les immeubles ont changé , les rues ont parfois de nouveaux noms, ce n’est pas un drapeau blanc mais le souffle du temps qui transforme la ville .
Relisons le livre de Simone Signoret sur la nostalgie .

Amicalement

Jean-Pierre

Auteur de Poésie
24/08/2015 09:24Delideal

La fin est-elle un peu xénophobe, ou je me trompe? Bien sûr, une france toute blanche, c’est plus possible. Déjà, parcequ’on était un vieil empire colonial. Ensuite, parce que le monde croît et cherche à trouver son équilibre. Si on ne l’intègre pas, c’est lui qui va nous absorber et nous bouffer. La force du nombre et des échanges humains.
Le problème n’est pas les types de populations, mais comment se fait l’intégration. Là, il y a parfois du boulot.

Auteur de Poésie
24/08/2015 09:46Gramo

Bonjours Dani, Delideal, Coburict,et chère Speed..
Jamais je n’ai rencontré dans ma ville et ailleurs dans les villes et villages de Belgique les mines "patibulaires" décrites répondant à mon sourire, à mon bonjour que ce soit de la part d’ hommes ou de femmes.
De la part de ces allochtones je n’ai vu la plupart du temps que mines impassibles, indifférentes, renfrognées voire une certaine agressivité en le regard si ce n’est parfois de haine. Je vous ai décris cette situation avec le plus petit commun multiple sans usage de haine ni de longue description. Mais seul par une description exacte que chacun pourra interpréter à sa façon.
Croyez-vous que subitement leur mentalité va se modifier envers ceux qui pourtant les ont enlevé à leur misère ?
Dans un pays où près de la moitié de la population carcérale s’inscrit dans cette mouvance, il y a lieu de s’inquiéter. Mais cela est un autre sujet.
Amitiés d’Emile

Auteur de Poésie
24/08/2015 11:07Delideal

Je ne suis pas sûr que ce soit toujours les allochtones qui soient les plus "patibulaires". Je ne te trouve pas très tibulaire non plus avec ta vision des choses...

Auteur de Poésie
24/08/2015 18:20Tulipe Noire

J’ai lu et relu ton super écrit combien nostalgique et réel en même temps, j’ai ressenti comme toi les mêmes sentiments et j’ai eu comme toi les mêmes pensées quand je suis retourné à la ville de mon enfance et ma jeunesse, je me suis un étranger, tellement que tout à changé, c’est la vie dit-on, et le temps qui n’épargne rien, bravo mon cher ami pour ta belle plume que j’aime beaucoup et pour ce super écrit fort ressenti.........Merci...........Amicalement.........TLPN

Auteur de Poésie
25/08/2015 17:35Gramo

Bonjour Tulipe Noire

Merci beaucoup pour cette belle appréciation qui me touche beaucoup.
A vrai dire, ma ville je l’ai perdue et beaucoup de gens pensent ainsi. Ce ne sont plus des personnes de notre race qui flânent dans cette ville que nos anciens ont défendu de leur sang. Les stèles aux anciens combattants en témoignent mais qu’en diraient-ils :" Qu’avez-vous fait de notre ville, pourquoi l’ avez-vous abandonné sans combat".
Oh je sais ! Il ne s’agit pas d’un combat en rase campagne comme l’est la capitulation de nos politiques. Mais d’un combat pour la défense de nos valeurs et que ceux qui ne les partagent pas s’en aillent. Oui, ils auraient dû être amenés à aller voir ailleurs.
Ici, c’est pas chez-eux.
Mille amitiés

Emile