Prose:Soir

Et déjà le soleil se couche. L’ obscurité reprend place sur Terre. Les jours et les nuits se ressemblent. Le temps file. Le soleil part et s’en va loin derrière les montagnes, les mers, les campagnes, les maisons, sans même nous dire au revoir, et laisse la lune apparaître. Moi, j’ai peur quand tu t’en vas, j’ai peur ne vas pas te cacher là où mes yeux ne peuvent te voir, où mes oreilles ne peuvent t’entendre, où ma peau ne peut ressentir ta chaleur sur elle. Moi j’ai peur de la lune, elle est troublante, j’ai peur du noir, et j’ai peur du froid. Il fait trop froid, je vais en mourir. Mais pourquoi pars-tu ? As-tu peur toi aussi ? Pourquoi t’exiles-tu là où mon cœur ne sait pas comment aller ?
Un soir, je suis resté dans un cimetière, pour savoir enfin qu’est-ce qui s’y passe ? Après quelques minutes, le silence retentissait de plein fouet, et je sentais des mouvements d’air passer derrière moi, comme des âmes perdues. Des frissons à chaque passage, mes jambes voulaient fuir, mais mon corps était trop occupé à ressentir les frissons parcourir toute ma peau. Puis un corbeau vint près de moi en criant, ce qui me fît revenir à moi-même et à cette alarme, je courus à toute vitesse vers la sortie. Je n’étais définitivement pas à ma place ! Toute la nuit je n’attendis qu’une chose : l’aube. Croyez-moi les tombes ne sont pas aussi muettes qu’on le pense.
Maintenant je me demande si la nuit n’est pas l’avant-goût de l’Enfer. Je t’en prie soleil, ne pars pas, reste, reste ici, s’il te plaît reviens, reviens. Regarde-moi, reste, réchauffe mon corps de tes tendres rayons, illumine le monde, donne la force nécessaire à mes jambes de marcher, ne me laisse pas, ne m’abandonne pas, je ne suis rien sans toi, reviens, reviens vers la plage, remonte dans le ciel je t’en supplie. Les seuls vrais et uniques mots sont, je t’aime.

___

À la venue du soir, je bois et écris. Les heures sont cruelles et le temps est mortel. Les nuits se suivent et je n’ai encore rien fait. C’est navrant. Passion, passion, flamme, brûlez ! Ô cœur ! Qu’est-ce que tu attends ? Ma tête est remplie de beaucoup trop de choses. Ça se bouscule. J’en ai marre. Je veux vivre, pourquoi je n’arrive pas ? Pourquoi je n’arrive pas à m’exprimer comme tout le monde ? J’en ai trop fait. De quoi ? ! Je ne sais pas. Je ne sais plus comment… Hein ? ! Je suis ivre, ivre d’ivresse. Suis-je fou ? Oui, je suis fou, je suis la folie, regardez-moi, je suis la folie. Je vous prends, vous empoisonne, vous tord, vous sert, vous mords, vous perds. Stop ! Stop. Je n’aurais jamais dû rester dans ce cimetière. Je suis observé désormais. Mais maintenant, je veux avancer, toujours avancer, sans reculer, sans regarder derrière moi, sans hésiter, sans tressaillir, sans faiblir. Ma journée est faite ! Ma décision est prise…