Poème:Disparues Oubliées

Je suis allée voir maman, personne ne m’a fait entrer
J’allai sur le chemin de mon oncle, mais avant son palier
J’étais allé descendre le quartier de ma tante qui a voyagé

Je serais allé chez ma grande sœur si je savais où la trouver
J’irai quand même dire bonjour à mon père, lui m’a salué
Où que j’aille, après un casse-croûte, je fus ajourné

Alors, je m’assis deux minutes ou plus selon l’horloge
Pour que mes méninges tournent, car vraiment je m’interroge
Plus je réfléchis et plus j’ai envie de tout oublier
D’effacer ça puis retrouver mes proches inanimés

La maladie les a kidnappés, et qui sait où sont-ils ?
Farfouiller les recoins ? Déjà fait dans toute la ville
Mais aucune trace, ni message, ni carte, ni appel
Cela fait des journées que je me remuais, l’air frêle

Installé, thé chaud, la tisane des mauvaises situations
À la main droite, l’autre avec des mouchoirs, basses respirations
Joint d’une dépression condamnée à la pire des damnations !
La corde familiale m’a lâché au-dessus d’une pente, j’ai tenu bon

Et bien que je sois au courant que le soleil luit
Dehors. Moi, je suis chez moi, en bas du lit
Même si je suis grabataire en ce noir obscur
Je peux voir de mes loupes mes meurtrissures

Les rejeter ensuite dans cette montagne de regrets
Quand je prends un peu de force, alors je suis prêt
À faire quelque pas pour atteindre la poubelle
Celle de l’âme, ce sont des sentiments, malgré leur réel

Tombe à grosse goutte, ô pluie, tombe
Où se trouve le beau temps qu’apporte la colombe ?
Quand on nous dit que la crise nous traque
Qu’on doit fuir cette peste par des méthodes d’arnaques

C’est révoltant, aberrant !
Inexplicablement choquant !
Tout simplement désolant !
Malheureusement évident !

En moi s’intensifie le spleen, suis-je aux catacombes ?
Je serais déjà mort si j’avais su qu’ils seraient sous des trombes
Tous contaminés. La dépression a-t-elle fait ce coup-là ?
J’ai Alzheimer, ça n’arrange ni mes idées ni mon état

Mon père me faire dire
Que je l’ai aussi, sans ressentir
De mal-être ni de désir de suicide
Il veut mes faiblesses, ce démon avide !