Poème:Lettre À La Louve

Chère louve,
Je te connais à peine sous humble oraison,
A l’aurore ou les fleurs parfumées s’ouvrent.
Je te connais à peine à l’ombre des vers furibonds,
Quand l’eau des torrents te recouvre.
Je n’ai rien oublié de ce jour éphémère,
De ces mots tendres susurrés sur un coin d’oreiller.
Je n’ai rien effacé de cette nuit de chair,
Où deux corps affamés se sont abandonnés.
Tendre louve, ton parfum fugace s’en est allé,
A travers les arbres courbés de la plaine,
Parti confluer avec ton destin sans sourciller,
Sans craindre cette terrible rengaine.
Je te conduis ces mots vers le ciel d’un bleu si pâle,
Surplombé de nuages en papier froissé,
D’où ma parade nuptiale,
Voyage sans fin pour te retrouver.
Je reviendrai un jour, sous le halo du réverbère,
Sentir le souvenir de ta présence transparente,
Effleurer ton visage en une silhouette austère,
Et t’offrir mes sanglots en une ode larmoyante.
Chère louve je t’appose ces quelques baisers,
Par l’encre de mon crayon fatigué,
Désirant croire à l’ultime danse endiablée,
De nos deux âmes d’ange à la saveur de l’immortalité.
PS : Mon cœur demeurera fermé à double tour si ton absence se fait eternel.

SIGNE : Le loup au réverbère