Texte:Solitude

Parfois, je me sens seul, vraiment seul. Bien que cette solitude ne soit pas intentionnelle, elle m’est nécessaire. Cette dernière m’appelle, m’invite et me plonge dans un palais où les portes retiennent péniblement idées et destinée. Je ferme alors les yeux, tout en acceptant ce curieux voyage et savoure en fin gourmet, chaque pensée s’échappant de ce palace psychique. Je déambule alors librement dans ce dernier et me voilà absorber dans un labyrinthe insoluble. Bien qu’abyssal, ce dédale me rapproche de moi-même, et c’est les yeux clos que je rencontre dans ma désertion du monde authentique, les émotions et les sentiments.

J’approche alors lentement, m’agenouille vers ce livre nommé « la Peur », je l’empoigne d’une main décidée et l’ouvre. Au vu de la taille du manuscrit, je me rends compte que la peur est vaste et absconse. En parcourant les pages, je découvre, ébahi, plusieurs peurs, celle de ne pas réussir, mais aussi celle de décevoir, d’être abandonné, de perdre un être cher ou même de mourir. C’est une émotion qui atteint le cœur dans sa profondeur la plus cyclopéenne. Elle le paralyse et le muselle. Ce cauchemar mutile chaque jour un peu plus son hôte jusqu’à le laisser écorcher vif d’une vie d’épouvante et de misère. D’ordinaire discrète, elle met à nue chaque faiblesse, elle n’est alors plus une simple convive, mais une véritable sanguinaire à l’effroyable goût de torture.