Texte:Et Si Tout N’était Qu’un Jeu ?

Et si tout n’était qu’un jeu ?
Cette idée venait de faire irruption dans son esprit. Il resta perplexe un instant. Peut être, avait-t-il bu un peu trop de vin au déjeuner, mais son ivresse n’était pas encore manifeste.
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Il était d’une humeur exécrable. On aurait dit qu’il voulait se débarrasser de quelque chose qui lui pesait. Tapi dans la pénombre, il se remémora toutes les erreurs qu’il avait commises. Il ne blâmait personne que lui-même et ne tarda pas à être déprimé. « Ne puis-je oublier le passé pour me mettre à vivre d’une manière satisfaisante ? » maugréa-t-il ! Allait-il passer le reste de sa vie à tenter d’esquiver les blessures et les humiliations que les outrages du temps faisaient subir à son inaltérable ego ?
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Il n’était pas loin de la reddition, vieillard anémique, au cœur trop faible, à la tension trop élevée, aux nombreuses allergies…
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Et si tout n’était qu’un rêve ?
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L’histoire de leur rencontre demeurait un mystère. Qu’importe d’ailleurs ? Il rêvait de nouvelles couleurs, et alors, elle est venue, dare-dare, sans crier gare. Et, d’emblée, il fut troublé par l’attraction très vive, presque irrésistible qu’exerçait sur lui cette femme et qu’il avait ressentie dès le premier baiser, et plus encore quand il eut étreint contre le sien son corps prodigalement réceptif.
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Où en suis-je ? se demanda-t-il ! Vers quel destin allait-il ? Il avait eu beaucoup de chagrins, toute souffrance qui avait frappée aux portes de son cœur le laissait toujours dans une détresse irrévocable, mais toujours sa volonté s’était révélée robuste, prête à repartir, sans doute mue par un étrange instinct de conservation. Il aurait voulu lui crier : « je ne suis qu’un vieil ours, et plutôt mal léché… »
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Par une sorte d’inertie, de paresse, il se refusa de sonder plus loin, au fond de son cœur. Il lui reconnaissait une puissance de séduction un peu trop foudroyante. Tout de même, disait-il à ce cœur qu’il sentait battre de plus en plus fort, tu ne vas pas me faire croire que tu n’es pas amoureux d’elle ! Il dissimula une irrésistible envie de rire. Il ne savait pas feindre, il se mentait mal
- Allons, maronna-t-il, pourquoi ne pas tenter l’aventure ? Ne te tourmente plus avec cette rengaine