Poème:Ode Aux Sublimes Nuages

I

Quand je lève mes yeux, aux cieux légers d’été
Entre ces océans de douceurs azurées
Je n’épie que les nues, dont le blanc teint d’émaux
Me rappelle cette enfance, que j’ai vécu sans maux
Ah ! Autrefois, j’eus vu, dans les contrées d’Orient
Des rivières d’or pur, des temples illuminés ;
Mais tout l’or des contrées et leurs pagodes carminées,
Ne saurait égaler la beauté des nuées

II

Quelques fois, je rêvasse que je suis un bleu geai
Né dans les mers célestes où jamais il ne neigeait
Qui, dans ces mélancoliques chants fort harmonieux
Se posait sur les nuages et chantait pour son Dieu ;
Et partout dans le monde, on écoutait siffler
Le geai aux teintes océanes, sur les nuages ailés

III

Va petit nuage, va t’abreuver aux océans !
Élève-toi de la brume des ruisseaux blancs !
Ne crains point les flots amers des sales terres,
Et va où les vents se mélangent à vos robes d’air !
Sublime-toi de la fine rosée des liserons ;
Ensemble, allons dans les champs, puis errons !
Suis-moi, et évite de laisser couler tes pleurs
Que la fourbe brume te fait jaillir avec ses leurres !
Et je te bénirais de ma muse, et de mon poème,
Je te ferai vivre éternellement, car je te sème
À partir de mots féconds, et quand je les lirai,
D’une brume, tu redeviendras un cyclone
Sur un océan de notre monde chaviré
Sous les magnanimes lumières fertiles d’Alycone