Poème:« Oublie-Le »

Comme un rêve enfoui
Dans les entrailles de l´oubli,
Comme ses moments perdus
Qu’on n’a pas vécus
Mais qui ne reviendront plus,
Comme le cours du temps
Qui ne connait point de printemps
Comme le passé falsifié
Auquel on implore pitié,
Comme une feuille morte
A laquelle la vie plus rien n´importe
Comme une fleur
Dont le fruit leurre
Comme l´univers
Dont on projette en vain
Et, ce, depuis des temps lointains,
Son déclin,
Tel un funeste dessein
En guise d’un destin,
Confié à un devin
Mis à nu, comme un ver
Contre l’ordre divin,
Qui le secret du bonheur serre
Quand notre certitude se desserre
Et à la fatalité de dessert sert
Tel l’illusion du oasis dans le désert
A la description des épîtres de l’apocalypse,
Et à notre perte fait éclipse,

Oublie-le.

De tes pensées,
De ton cœur épuisé et abimé
De ton âme fatiguée,
Arrache-le,
Comme du livret,
De la mauvaise herbe,
Et lâche-le
Là où il ne peut repousser
Ni fleurir ni bourgeonner.

Je t’en supplie,
Permets que je le crie
Une fois de plus sans repli
Fais en ton leitmotiv, ta perspective
Faute d’une autre alternative
Oublie-le.

Fais en un proverbe.
D’où tu tiens ton verbe
Source intarissable de ton sentir
Quand plus rien n’y peut ton agir.

Certes tu as fait de lui ton préféré,
Mais, m’ose plus l’espérer
Sinon que le bien lui proférer
Tout au Bon Dieu ne blasphémer
Sans conjurer ni profaner.

Fais comme s´il n´avait jamais existé.
Comme si tu ne l´avais jamais rencontré.
Que son amour, son charme, son sourire,
Tout ce qu’il pourrait encore t’inspirer :
Joie, gloire et félicité,
Qu’ils ne servent plus que de piètres engrais
À ton champ de souvenirs.

Oublie-le ;
Tu le peux.
C’est l’unique chemin
Pour ne pas en vain,
Au bonheur aspirer.

Crois-moi-tu-le peux
Si bien que tu le veux.

Camilingue