Poème:Leçon De Vie

Tellement de choses apprises ma vie durant
Que je parviens aux conclusions :

Que l’âge n’amène pas toujours la raison
Que seule la maturation
Peut amene au bon sens et au jugement
En vue, en fin de compte, de guider nos actions ;

Que la vieillesse n’est point signe de faiblesse
Sinon une autre de forme de tendresse,
Une sagesse enfuie dans une forteresse ;

Que le déséquilibre mental
N’est pas seulement une question clinique
Qu’il est aussi et surtout pathétique,
Et l’apanage de ceux-là même
Qui se réclament de son traitement ;

Que nul ne dispose d’aucun monopole,
Ni celui du vagabondage’
Ni celui du partage,
Ni encore moins celui du sabotage,
Et s’en convaincre est aussi sage ;

Qu’ on peut être face à face
Soit pour se battre ou pour se combattre,
Soit pour se dire la vérité en face,
Sans masque ni farce ;

Qu’être dos à dos,
N’est pas toujours symbole de division
Mais aussi de convergence et d’entraide ;

Qu’on peut être pauvre matériellement
Tout en étant riche en son esprit,
En son cœur et en son âme ;

Qu’on peut avoir la totalité des richesse du monde
Et souffrir en son cœur et en son âme
De la carence d’amour et du partage ;

Que le bonheur est à la portée du cœur
De tous ceux-là qui en font leur
Même quand autour de nous l’horreur
S’acharne à faire fureur ;

Qu’il ne sert à absolument rien,
De détenir, à son propre bénéfice
Ainsi qu’à la disposition exclusive de ses proches,
La somme de toutes les richesses
Et le prétexte de la dictature du savoir
Quand autour de nous règnent :
L’ignorance, la précarité, la privation,
La famine et le désespoir ;

Que rien n’est foncièrement bon
Ni outrancièrement mauvais,
Et que même l’herbe la plus mauvaise
Sert à quelque chose dont nos préjugés anticipés
Ne nous laissent le soin d’apprécier,
Et que ce qui est pourtant digne de la plus grande bonté
Peut constituer un danger que personne ne saurait imaginer ;

Que la structure la plus complexe et solide,
Est tissée de simplicité et de fragilité
Et que la rigidité au même degré que l’archi-flexibilité,
Est le premier facteur d’autodestruction ;

Qu’aimer est plus aisé que tolérer et partager
Que conviction et sincérité,
Se contrastent à la franchise,
Pour servir d’embellissement à l’essence de l’être,
Qu’importe sa manifestation,
Dans un va-et-vient
Entre l’immanence à la transcendance.

Que s’excuser n’est rien de lâche, ni de honteux
Et pardonner n’est monopole d’aucun dieu.
Ah tellement de choses apprises,
De ma petite durée de vie,
Puisque je n’en suis pas encore à ton terme parvenu,
Il me reste encore beaucoup à faire
Pour oser penser à la sagesse la conquête,
O mon Dieu, tellement il me reste encore à apprendre !