Prose:Que Le Monde A Changé !

Il y a de cela seulement une dizaine d’années,
Le monde n’était pas ainsi configuré
Et était loin d’être celui qu’il est aujourd’hui.
Si paradoxalement sophistiqué pour certains,
Mais pour beaucoup d’autres des plus accessibles.

La technologie n’était pas aussi avancé
Mais il nous restait encore un peu d’humanité.
Certes, l’accès à l’Internet était limité
Il a fallu donc la tête se casser
Si on voulait utiliser le Yahoo Messenger
Car de tous non il n’était point à la portée.
Comme les choses ont changé
En seulement 10 petites années.

Aujourd’hui, fait tache d’huile
Et devient fragile et toxique.
Tout se sait sur l’heure
Sans qu’on n’en décante les leurres.
Tout se fait en temps réel,
Avec l’obsession d’en faire son beurre,
Sans le moindre égard ni la moindre stupeur.

On prétend faire du monde un village,
Sans se rendre compte qu’entre les familles
On creuse de plus en plus de fossé.
Comme le rapprochement social crée de la entre les gens.
On te donnera des vues et des likes, mais pas son argent.

On ignore ce qui se passe autour de soi
Pour s’enivrer des réseaux sociaux,
On les limoge sans foi ni loi
Ceux-là qui semblent être rivaux.
On perd même envers soi-même toute vérité
On sacrifie la loyauté et le sens de responsabilité,
On se complait dans l’obscénité et la trivialité
Dans le très maudit nom de la popularité.

On ne réagit plus proprement
Ni opportunément selon le cours des éléments,
Mais plutôt promptement on se livre au dénigrement
En guise de divertissements et d’amusements. ,
A tout bout de champ,
On fait sortir son iPhone ou son Android
Pour filmer, « endirecter », liver et liker
Même ce qui a de plus honteux et affreux.

On est plus passionné de se faire prendre
Ne serait-ce photos et en vidéos
Au moyen de lives en échange de vues
Oui des millions de vues que de « jouir » de la vie
De soi-même, des autres, des évènements
Et de l’instant de la profondeur du présent
Qui se dissout dans le fortuit épuisement
De l’ici et du maintenant,
Face à la bénédiction du vécu directement.

On a perdu la culture du conte.
On n’aime plus raconter.
On préfère reporter et rapporter,
Mettre à nue sa vie privée voire son intimité
En toute fortuité et gratuité,
Sans la moindre ambiguïté.

Le pire, c’est qu’on s’en fout des autres la dignité
On ne se dérange à fouler du pied sa propre personnalité
En échange d’une pseudo fierté
Rien que pour une foutue popularité.

En effet, comme les temps et le monde ont changé,
On est prêt même à soi-même échanger,
Sans se gêner ni se déranger,
Rien que pour en ligne un petit déjeuner.
Malheureusement, non pas pour le meilleur
Mais pour le pire,
Rien que dans la quête de l’indécence,
Et de l’hideux et rire.

Mon Dieu,
Que le monde a changé
Pourquoi continuer à sa personnalité émietter ?
Et son sens de responsabilité fragmenter ?
Etait nécessaire qu’évoluer ait été s’automutiler
Et que se civiliser se tourne en s’auto-domestiquer ?
De revenir parmi nous aujourd’hui
Et voir ce que nous avons fait de la vie sur terre,
Au nom de l’évolution et de la modernité,
Comme nos ancêtres se seraient indignés !

Comme c’est pathétique,
Les choses les plus viles et futiles
Ce sont elles qu’on rend viral.
Oui, comme le monde a changé !