Prose:Apparition

Depuis que s’est ajouté le tien, mon monde n’a plus le même goût. Mêlé de pensées, de réminiscences qui tendent à me faire comprendre qu’en ta personne existe des réalités qu’il me faut découvrir.

Il le faut pour calmer un entrain que je ne sens pas décroitre, sinon par la fatalité qu’au fil des jours ton entité s’effritera et se dissipera puisque rien actuellement ne nous active.

Un jour de plus s’ajoute au tableau. Qu’est-ce qui agit en toi, ou bien en moi, pour que tu prennes une place si répétée parmi les éclats que mon esprit perçoit aux alentours ? Tu apparais, un instant, au milieu d’un discours et pourtant rien ne semble te lier aux évènements qui m’affectent. Dans la brume de mes pensées se révèle ta silhouette, photographiée malgré moi lors d’une rencontre passée, lors d’un soir immortel.

Ce cliché me suis, me traverse, semblant vouloir te faire exister là où sans toi, l’habitude serait banalité. L’esprit a ses volontés qui parfois nous échappent, le mien tonne ta présence au réveil, il me la dessine au travers des jours, frivoles traversées de ma conscience qui laissent en moi une douce amertume de te savoir étrangère. Ne suis-je qu’une âme de plus qui aura échangé, lors d’une fraction de temps, un passage en ta vie ? Remplacé bien vite par d’autres passages, sages et pertinents je l’espère. Amusants, constituants j’en suis certain.

Il y a ces gens qui nous évoquent, que l’on rappelle aux songes comme un passé de bienfaisance, que des brassées d’hormones s’organisent à nous donner sens, à faire parler le corps pour afficher un être plus qu’un autre dans le creux de nos pensées.

Il y a toi que j’ai croisé, qui change le rythme de mon cœur au fil de ta rencontre. Qui envoute ma perception du réel pour te faire paraître en mon cadre comme le personnage de mes divagations. Qui a su redonner sans le savoir un élan de poésie au travers de la rigueur du temps.

Est-ce moi qui nourris cet attachement ? Est-ce cet attachement qui me lie à toi ? Trop peu d’échanges pour le savoir, aujourd’hui je ne connais que l’impact de ton être sur mon être. Une part du moins, qui a la puissance de me faire trembler à chacune de tes apparitions.