Prose:Je Veux Te Voir

Ce que je désire mieux que tout après ici,
Ce n’est pas le jardin d’éden ni ses houris,
Ces ravissantes vierges aux beaux grands yeux,
Ni ces moult délices qu’ignorent les bienheureux.

Et ce que mon âme, pour l’instant, craint,
Si une chose est à craindre avec toi, plus miséricordieux
Qu’une bonne mère ne l’est avec le fruit de son sein
Que j’imagine qu’elle ne jettera guère au feu.

Maintenant, je n’arrive à redouter le purgatoire,
Que je ne nie d’ailleurs pas ; j’ai peur de ne pas te voir,
Ô bienfaiteur de la vie, ce prodige présent.

Mets-moi avec ces bienfaisants qui te verront
Et oublieront ce paradis tant convoité et ses dons ;
C’est mon rêve, tu le sais, tu es omniscient.