Prose:Polyphème Et Personne

Polyphème et personne
« Écrire est la première action d’un homme privé de liberté »
Ce jour restera sûrement à vie gravée en ma mémoire. Dans la torpeur si monotone que fut cet automne, mon cœur quant à lui brûlait en été. Toutes les larmes de ce monde battaient à leurs pleins sur le pavement de cette ville, lieu où je naquis ainsi qu’ironiquement mourut mon indépendance. Des heures durant l’eau ruisselait sur les galbes de ta peau mais jamais ternissant la chaleur de ton sourire…
Lorsque le froid se fit ressentir, nous rentrâmes en silence dans ce lieu où je compris l’ignorance : ma propre ignorance. Les murs et les pièces se paraient d’œuvres intemporelles pourtant tout en ce lieu convergeaient en un point : toi. Les statues perdaient tout intérêt face à autant de beauté, un combat où ton naturel battu cet océan de marbre de bois et de papier. Lorsque que soudain frapper non pas par toi, mais par une toile, la toile, le début ainsi que la fin, le regard surmonté de ce sourire, un univers si familier : la vierge à l’agneau.
Cette douce sensation perdue je la connais, cette expression dont seule une femme a le secret, celle qu’elle donne à ce qu’elle a de plus cher à son cœur. À mon réveil de ce doux rêve, cette Galatée qui m’accompagne a déjà fuis le jeune homme que je suis. Cette nymphe court au beau milieu des avenues de ce musée, évitant peut-être d’être vu auprès d’une chose si peu esthétique que puisse cet être frêle, aux mains rongées par le labeur, d’une peau teintée de gypse. La seule chose qu’il a pour lui cet homme, c’est son regard quand il la voit, défiant toutes les lois terrestres il arrive à loger en ses cristallins tant d’amour que ses larmes en deviendraient presque sucrées. Hélas toute chose a une fin, nous rentrons donc pour en finir avec cette soirée.
Cette nuit fut faite du vice, vil, vif et par mille fois jusqu’au firmament de nos de corps, un feu de joie immense consumer de nos deux être s’éteint alors sur ce lit. Et c’est en te regardant que je le vis, ce visage, ce sourire, celui du tableau, de ma mère avant elle, une chose si belle cependant si éphémère…
Chaque homme qui vit ne le fais que pour revoir cette beauté si précieuse et c’est ce jour que je compris qu’il était dans mon devoir de tout faire pour le garder. Cela pourra sûrement te sembler banal voire insignifiant, mais pour la créature que je suis, cette journée sera vitale à tout le reste de mon existence.
Je ne suis plus libre comme je l’étais, totalement dépendant à ton âme, ton cœur tout ce qui compose cette femme… Il m’est impossible d’envisager autre chose qu’une existence commune à la tienne, je suis loin d’être parfait je le conçois mais être ton faire valoir, si tu me le permets sera la plus grande de mes fiertés en ce monde.
La seule chose que je te demanderai en échange, aussi futile que cela puisse paraître, c’est que tu conserves cette expression à mon égard et cela jusqu’à mon extinction. Chaque épopée ne vaux d’être vécu qu’au prix de ce sourire en rentrant en mon Ithaque. Je ne sais pas si Dieu existe, en revanche depuis ce jour sain je sais, je sais qu’au moins une ange est descendu sur terre, dans le seul but de m’irradier de sa superbe… Je jure devant tout ce que je possède et même ce que je ne possède pas encore que l’entièreté de cette poitrine ne battra plus que pour ces yeux. Elle qui souffrait de malefaim il y a encore peu, il se nourrit maintenant au banquet d’Aphrodite, un banquet dont seules les divinités céleste ont le secret, un banquet si abondant qu’il en deviendrai presque orgueilleux par sa splendeur.
Tout ça pour te dire que je t’aime, comme je n’ai jamais aimé ainsi que je n’aimerais plus jamais d’autres. Tu es dans mon passé, tu es dans mon présent et si Dieu me le permet tu seras mon futur. Je suis Polyphème et Personne à la fois, le moins que rien et celui qui l’aveugle, l’idiot et la malice athénienne, le cœur brisé et l’homme le plus comblé… Pardonne alors mon indécence, je ne suis sûrement pas au meilleur de ce que tu aurais pu aimer, j’ai mille défauts, ainsi que le double en vices, mais je m’agenouille à tes pieds ce soir alors prends-moi. Ne me lâche jamais plus, oh non jamais, car c’est aussi jamais que je ne m’en remettrais. Laisse-moi devenir cet agneau que dis-je ton agneau, celui que tu chériras envers et contre tout, je te le redemande avec toute ma passion des plus déchaîner : reste mienne… Je décrocherai la lune s’il le fallait. Uniquement pour ta main, et cette bague s’accordant parfaitement à ton doigt. De cet or, lui qui fusionneras avec ton harmonie, naîtra un amour suprême, sans faille et évidemment sans fin. Portes ma descendance, ne faisant plus qu’un pour fournir à cette terre ce qu’elle verra de plus beau, j’en suis certain.
Tu es dans mon cœur à jamais, et pour l’éternité. T’écrire fût ce qui m’a rendu la liberté. Je ne mettrais pas de point final car ceci est le premier acte de l’histoire que nous écrivons. Je t’aime comme tu ne peux l’imaginer

Ton plus beau sourire, un roi bileygr