Poème:Une Aventure Féerique

Je recherche mes affaires pour ma toilette
Lorsque dans un long couloir je vois ce squelette,
Encore couvert d’un habit de carnaval,
Qui semble être un vieux déguisement de cheval.
Cette vision me parait apocalyptique.
J’ai toujours été une femme épileptique :
Je m’affale à terre ; nous sommes maintenant deux.
Un homme vient ensuite d’un pas hasardeux.
Il s’éclaire d’une chandelle qui flamboie
Puis soudain en de nombreuses fractions la broie.
Il nous porte enfin dans une étrange maison
Au milieu de nulle part : rien à l’horizon.
Il allume et je vois… un visage tout terne.
Voici le précis scénario d’un film moderne !

LXXI - Une gravure fantastique

Ce spectre singulier n’a pour toute toilette,
Grotesquement campé sur son front de squelette,
Q’un diadème affreux sentant le carnaval.
Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval,
Fantôme comme lui, rosse apocalyptique,
Qui bave des naseaux comme un épileptique.
Au travers de l’espace ils s’enfoncent tous deux,
Et foulent l’infini d’un sabot hasardeux.
Le cavalier promène un sabre qui flamboie
Sur les foules sans nom que sa monture broie,
Et parcourt, comme un prince inspectant sa maison,
Le cimetière immense et froid, sans horizon,
Où gisent, aux lueurs d’un soleil blanc et terne,
Les peuples de l’histoire ancienne et moderne.