Poème:Formes

Une bande d’oiseaux faits d’étoiles remontait vers le soleil comme à l’envers
Dans la lumière mille voix disaient que la vie était claire et la culture combattante
Que le ciel était une mémoire de miroirs brisés
Dont les effluves s’étendaient partout
Et disaient la vérité
Que tout couvait et dormait comme endormit ou gisant sur et sous la terre
Que le peuple était parmi les herbes
Le multiple ou le particulier
Qu’au coin du multiple et du particulier brillait la lumière et l’horizon
Que d’odeurs projetées par delà la campagne et la ville
Que le vitrail se brisait de lumière encore pour faire battre le cœur
Que la nuit murmurait la comptine du soir dansant doux
Que les esprits de la nuit vivaient dans le jour et parlaient encore
Que l’histoire poussait encore en bordure du béton et résonnait comme un son mat
Et les ondes étaient humaines et tristes comme une mélancolie de toute culture
Cheveux blonds distendus et brunes filées de fils dans le soleil ou le soir
Cela est aussi culture comme le plein de l’atmosphère
Qui murmure toutes les notes d’un temps
Un vitrail brisé en plus c’est le temps musical qui danse
Le sens des formes est décor, nature humaine et naturelle de ce temps
Roule les roulements d’une locomotive en bois et rouages
Roule le cœur en son sein il bat comme la musique du temps
Et même la harpe a le droit de sentir le vent et les temps ici
L’histoire résonne toujours
Et le crépuscule semble tomber dans le midi
N’oublions pas les senteurs du monde et du lointain
Je dessine une lune et un étendard de nuit
O histoire qui se poursuit dans les musiques
Va ouvrir les fleurs du passé
La lumière semble tomber comme de l’eau claire
Encerclant chaque choses
Et donnant un nid et un duvet de plumes à tous les temps du monde
Et se dessine dans l’imaginaire des courbures d’or d’argent et d’acier
En un rire intérieur fulgurant
Le cœur déverse sa coupelle de vérité sur le monde
Et tout se redécoupe avec la vive sûreté de la mémoire d’avant
Qui sont bien culture et réalité et mémoire
Ô imaginaire qui coule de partout par là
Le cœur est de laine grise amère et sucrée qui monopolise tout
Dans un nuage
Et le ciel et le monde résonnent au cœur et à tout regard
Harpe multiple
Que le vent te couche et te cache
Une note sonne, unique
Sensibilité des lointains
Quand l’horizon est massif et l’air plein et creux et vaguant
Et que tout se disperse sur la terre comme au ciel
Croquant le cœur de partout si pleinement