Poème:Pandore

Ce n’est pas qu’elle n’est pas forte
Moi comme elle nous savons si bien
Qu’elle n’est pas faible mais morte
D’avoir trop regardé en son sein.

Elle qui se complaisait dans sa peine
Elle l’a trouvé au fond de son grenier
On pourrait appeler cela la déveine
Je l’apparente au fond à de la stupidité
Car elle l’a conservé.

Elle a posé les yeux sur elle-même
Cela ne pouvait avoir qu’issue fatale
Elle a je crois cru y déceler les germes
De ce qui aurait pu être un moindre mal
Un contrat en ces termes :
Et sur moi, au-delà la paroi froide
Tu verras ce qui est supposé ton inverse
Un monde qui vers toi sa beauté darde
Paradis où les merveilles pleuvent à verses
Pays où se complaisent douceurs acidulées
Mêlées de parfums envoûtants mais fragiles
Que tu pourras déguster grâce à tes pupilles.

Comment aurait-elle pu ignorer un tel appel ?
Elle qui ferait sans trembler pacte avec le diable
Juste pour une fois se sentir heureuse et belle
Même au regard aveugle d’un morceau de métal.

Car son miroir, vil miroir, reflète son désir
Elle se tait, s’abandonne, se déplaît puis s’admire
Rien n’est faux, rien n’est vrai, tout est dans son esprit
Mais je l’ai vu, dans son désespoir, elle sourit.