Poème:Un Matin, Une Gare Et Un Quai

Un matin, une gare et un quai, et le vent
Des passants qui se traînent et de ces trains qui passent,
Les bouffées de fumée, mes aigus et mes basses,
Le ciel est bleu glacé et les piliers d’argent.

L’âme libre et légère, le cœur doux et ouvert,
Une journée qui démarre et la vie, éphémère,
De jolis sentiments, des envies, des accords ;
Le doux frisson d’extase envahissant le corps,

De l’amour à offrir, de l’espoir à donner.
La recherche d’une âme avec qui échanger
Des propos matinaux et des rêves d’antan…
Etincelant d’espoir, mes yeux bleus parcourant

Les visages cachés au milieu de la masse.
- Et, parmi la masse, les démons sans visages,
Les regards fuyants et les lèvres effacées.
Tout autour, le néant, et les cœurs fracassés.

Tout autour, la haine, l’indifférence et la peur,
Les corps pressés et le malheur des cœurs
Qui ne voient que la glace et les cendres d’amiante,
Chez ce train, oppressant, que ses notes stridentes.

Tout autour, la haine, l’indifférence, la peur,
La foule, qui bouscule, et le temps qui se meurt.
Attendant un futur qu’ils ne sauront aimer
Et fuyant le présent comme ils fuient le passé.

Oh ! Mes notes perdent alors leur haleine paisible,
Mon royaume effondré, mon amour susceptible,
Mes lèvres s’effacent, et mon regard erré
N’étincelle plus de feux, mais de larmes givrées.