Poème:Paenitenda I

Le ciel était gris comme un miroir sans tain
Petite personne indiscrète, où cours-tu ?
-Je cours à mon malheur,
Mais ne le dis à personne.

Elle cours, elle cours, il l’apelle ;
La voilà partie. Son visage est un arc-en-ciel
Qui sourit. Elle passe sous
L’arche du Désespoir.

Le ciel était sombre comme un lac sans fond
Fragile créature, où es-tu ?
-Je suis avec lui,
Laisse moi.

Elle creuse à présent. Quiconque la connaissait
Ne la retrouvera pas ; les autres
Qui ne la connaissaient pas
Ne la rencontrerons jamais.

Le ciel était blanc comme une vierge
Blessée fillette, que fais-tu ?
-Je me meurs,
Oublie moi.

Elle ne comprend pas, ne comprendra jamais.
Mais l’amour lui revient la tête haute
Et elle est peureuse.
Elle n’en sortira pas.

Le ciel était bleu comme une cascade de larmes
Détruite ingénue, viendras-tu ?
-Je ne me montrerai plus
Là où le soleil a ses rayons.

Elle regrette, elle regrette, elle s’en déchire
Le cœur. Elle a perdu son innocence
Elle est comme morte, mais c’est pire -
Car elle existe encore.