Poème:À Ton Bonheur

Ne tourne pas les yeux
Je sais que tu as honte
Tu pars et tu le veux
Ne réglons pas nos comptes

Tu as peur que je parle
Mais mon âme le doit
Mon esprit dans un râle
De mes pensées se noient

Je connais notre vie
Je connais l’habitude
De ces mots que l’on dit
Qui paraissent si rudes

Tu me manques déjà
Toi l’ami de mes jours
Qui avance là-bas
Car la vie suit son cours

Ne te retourne pas
Je t’aime et tu le sais
Ne renie pas tes choix
Avance vers le succès

Même si tu es perdu
Même si ta vie s’écroule
Si ton cœur n’y est plus
Tends ta main vers la houle

Je serais au lointain
Guettant le bruit des vagues
À la recherche du bien
Ou bien d’un coup de dague

Quand je trouverais ta main
Dans les abîmes sombres
De l’océan carmin
Et d’une vie dans l’ombre

Je la prendrai entière
Pour la vie et la mort
Dans une dernière prière
Je combattrai le sort

Je serais la, ami
Je t’attendrais au loin
Dans le froid de la nuit
Dans le pâle matin

Et quand je te verrais
Sous cette pluie démente
Attendant sur le quai
Le fameux train qui chante

Les cernes brûlant tes yeux
Et ta peau si blanchâtre
Feront peur aux aïeux
Prisonniers dans le plâtre

Mais tu restes si toi
Ton regard, tes mimiques
Comme sculptés dans le bois
Des années bénéfiques

Garde ce cœur en or
Reste toujours le même
Ne deviens pas à tort
L’homme aux passions cruelles

Tu as tant à offrir
Et tant à recevoir
Reste l’ami du rire
Et l’ami du savoir

Je te pleure déjà
Tu sais rien ne s’efface
Tous ces moments de joies
Tous ces moments fugaces

Je garde le poing fermé
Pour que rien ne s’échappe
Mais le cerveau scellé
Construit déjà des trappes

Fais attention aux pièges
Aux amis qui se cachent
Derrière l’ombre d’un cierge
Derrière l’éclat des haches

Mais surtout n’oublie pas
Que quoi que tu décides
À vie je serais là
Jusqu’à la fin des rides

Je panserais tes plaies
Recoudrais tes blessures
Par les mots du passé
Qui brisent tous les murs

Mais ne pars pas trop loin
Car la distance efface
Avec lenteur et soin
L’amitié et ses traces

Le temps est l’ennemi
Et les liens notre allié
Puisse ce fil poli
Ne se ternir jamais

Que te dire en ce jour
De départ et d’adieu
Que la vie suit son cours ?
Que les choix sont un jeu ?

Je ne puis me résoudre
À séparer nos âmes
Comme canon et poudre
Comme canaux et rames

Mais il faut que tu vives
Mais il faut que tu sois
Loin sur une autre rive
Ou dans un autre endroit

Tu goûteras aux larmes
Mais aussi à la joie
De l’amour qui désarme
De la passion sans loi

Construis-toi chaque temps
Comme une éternité
Près d’un joli étang
Ou près d’une vallée

Vis ta vie mon ami
Amitié et amour
Sont une question de lit
Mais pas de mauvais tour

Et quand tu fermeras
Tes jolis yeux aciers
Mon esprit sera là
Toujours à tes côtés

Ce phare inébranlable
Que je peux t’apporter
Sous la tension palpable
Sous le jour qui renaît

Garde-le précieusement
Il est mon but à moi
Loin des fous boniments
Tu en seras le roi

Et si à tout hasard
Le temps use nos pas
Il n’est jamais trop tard
Pour modifier nos choix

Car le fil qui nous lie
Ne se tarira pas
Jusqu’à la fin des nuits
Il nous résistera

Quand il fera trop sombre
Quand il fera trop gris
Quand ton cœur sera ombre
Et le mien sera pluie

Je te fais une promesse
Aussi pure que l’aurore
Quel que soit ta détresse
Et quel que soit ton sort

Je serais près de toi
Dans tes moments de peine
Dans tes moments de joies
Car l’amitié est vaine
Sans que l’on tienne à soi
Car l’amitié est reine
Sans demander pourquoi

Tu sais qu’on a eu peur,
Que l’on s’est séparé
On a cru à un leurre
On a eu des regrets

Mais la seule vérité
Qui luit encore au loin
C’est que notre amitié
Survivra à demain

Et que même si l’amour
S’est faufilé, perfide
L’amitié suit son cours
L’amour croule sous les rides

Mon cher alter ego
Pardonne-moi si tu peux
Car malgré tous nos maux
La vie n’est pas un jeu

Et nous aurons besoin
De nous comme un refuge
Aux terribles chagrins
Aux superbes déluges

Et tu me manqueras
Je ne peux le nier
Mais où que tu seras
Sois heureux et entier