Poème:Trop De Rondeurs

Alors qu’un soleil explose mon jardin,
Et embellit toutes ses couleurs,
Devant ce fichu miroir,
Je ne vois que l’image de ces maléfiques rondeurs !
Les miennes ne sont pas là pour réchauffer les cœurs,
Juste là, me rappelant à leur bon souvenir,
Et m’écœurent.
Ce ventre rond et béant,
Comme un sac vide,
Impose sa présence,
Dans des vêtements maintenant devenus trop étroits.
Je n’ai que de bien minces sentiments,
Pour ces kilos en trop, et qui hantent ma vie.
Bien peu de volonté, pour qu’ils me quittent,
Puisque je ne peux détourner mes fringales,
Qui pourtant en rien me régalent.
Que va devenir ce corps,
Qui convoitait tant de regards ?
Ne va -t-il pas bientôt,
Ne suscitait que du dégoût ?
Pour toi mon homme, j’aimerai perdre cet embonpoint,
Qui fait tant mon desespoir,
Et ne cesse d’hanter mes pensées.
J’essaye de te cacher mes rondeurs,
Dans des tissus trop grands.
Te cacher mon corps lors de nos ébats amoureux,
Dans la nuit noire de notre chambre.
Ainsi tu ne peux qu’imaginer ma silhouette d’avant.
Mais bientôt, dans quelques jours,
Je ne pourrais plus faire semblant,
Car en vacances, nous serons.
Je ne veux pas gâcher nos jeux d’eau,
Mais comment ne pas te faire honte,
Maintenant que je suis devenue ronde ?
Tu aimes les belles femmes,
Et ces quatres années de malchance et de soucis,
Mais un adorable bébé,
Qui comble notre vie,
Je ne peux les mettre de côté,
Car elles ont fait de moi, une femme enrobée !
Et en cet instant, je n’ai qu’une peur :
Que tu ne me regardes plus.
Que tu ne me vois plus comme celle que tu as connue…
Qu’un jour tu n’ai plus envie de moi,
Et que dans d’autres bras, tu ne t’échappes…