Poème:Le Papillon De Mai

C’est un papillon aux ailes encore fermées,
Qui se réchauffe au premier soleil de mai,
Il s’est posé sur mon lit drapé de soie blanche,
Juste à côté de moi, tout près de ma hanche.

Immobile il me donne loisir d’admirer,
Dans la clarté de ce début de matinée,
Le tendre plissé de sa fragile parure,
Son rose éthéré, d’une couleur si pure.

On dirait une sucrerie très délicate,
Deux facettes moulées dans une fine pate,
Une gourmandise légère et parfumée,
Comme serait l’œuvre d’un maître pâtissier.

En fait il bouge, mouvements imperceptibles,
Lentement se déploie, rend peu à peu visible
Sa tête ronde comme un bouton brun pale
Qu’il dissimule en haut de ses grandes voiles.

Ses quatre ailes à la lumière toute exposées,
Dévoilent un cœur encore plus rosé,
Comme de larges et voluptueuses corolles
Qui recèlent un nectar framboise et frivole.

J’observe en silence sa paisible parade,
Comme un présent offert, une joie qui cascade,
N’osant pas bouger, de crainte qu’il ne s’envole,
D’expérience je sais qu’un simple doigt l’affole.

Dans cette lueur claire d’un jour ensoleillé,
Je savoure la chance de m’être réveillé,
Tandis que ma femme encore endormie s’étire,
Nue dans la tiédeur de mai, son corps qui respire.