Poème:Absence De Sens, Présence Des Sens

Le silence. C’est ça, le silence. Tu es le silence.
Car comme lui tu n’es pas là quand je crie ton nom
Et comme lui, tu ne diras jamais ces sept lettres qui nous font peur
L’amour est une oreille attentive, c’est un poil qui se hérisse
L’amour ; l’inconnu de tous. Celui qui fait couler tant d’encre et de larmes
L’amour c’est un cœur qui bat à saccader les secondes qui s’écoulent,
C’est de la sueur qui ruisselle sur les fronts
Tu as tout ce dont l’amour n’a pas
Tu as tout ce dont j’ai toujours rêvé de ne pas avoir
Et pourtant, je ne veux qu’une chose
Personne aimerait t’approcher
Je dois être Personne
Alors pour cette vie, rien que pour une vie,
Laisse-moi aller au-delà des limites de ce silence
Je veux pouvoir chanter ton nom dès l’aube cuivrée
A faire sourire les saules, à faire jalouser les tournesols
Enfuis-toi je t’en prie, enfuis-toi près de moi
Mais reste cette fois.
Reste jusqu’au dernier souffle de la brise
Ne pars plus
Viens je t’attends, viens qu’on vive chaque instant
Je ne te demande pas une folie, ni d’aimer autrui
J’accepte la noirceur de ton âme et le mépris que tu portes à mon égard
Car soumise à la fatalité du sens unique, j’admets ne pouvoir aimer un autre que toi
Allez, retiens-moi ! Embrasse-moi ! Aime-moi ! Non ! Ne m’aime pas
Libère-moi, secoue-moi, déchire-moi puis laisse-moi

Respirons…
Ton odeur, ton souffle, tes poumons en cendre
Mon cœur en sang. Ton âme
Ton absence d’âme
Ta présence
Si tu savais !
Avouons-nous qu’au fond, on n’est rien
Rien qu’une histoire sans écrits, des péripéties absentes
L’absinthe de nos nuits, l’ignorance de nos envies
Seulement le jeu
L’absence de sens, c’est nous
C’est mon écrit
C’est mon envie
C’est toi. Non. Pas toi. Enfin
Que sais-je ? Que dis-je ?
Tu es tout ce dont j’ai toujours détesté avec tant de haine, que je crois que je t’aime.
Non, oublie.
Brûle tout.
Brûle cette lettre qui met au grand jour les coulisses de mon cœur et ma faiblesse.