Poème:Là-Bas

Je me souviens de cette brise marine caressant nos visages
Perdus dans un tourbillon d’euphorie devant ce bel horizon
Nous rions comme des gosses la tête dans les nuages
Bercés par le clapotis des vagues, tout n’était que dérision.

Une course suspendue au temps qui passe sans vouloir se quitter
Ce refuge était notre histoire, notre paradis rien qu’à nous
On ne se lassait pas de contempler cet immense ruban bleuté
Nous étions de grands rêveurs, peut-être un peu fous.

Complices depuis longtemps, je comprenais les mots de tes silences
Moi-même j’étais dans mes pensées nourrie par cette liberté absolue
A la conquête de vastes reflets sauvages aux sentiments d’ambivalence
Je me laissais dorer par les rayons du soleil étonnamment bien et pourtant perdue.

De toi je voulais tout conserver mêlant notre gaieté à ces instants de plaisir
Secrètement je formulais le vœu de te retenir le plus longtemps possible
Dans chacun de tes pas, mon cœur se serrait, redoutant ce sombre avenir
D’une vie brisée écrite à notre insu dans un fracas irréversible.

Entre le ciel et l’océan, mes yeux étaient éblouis de te voir si heureux
Et pourtant j’avais le sentiment d’être une ombre à ta lumière
La danse de ma peine irradiait mon âme tourmentée aux lendemains épineux
Tant de remous dans ma tête, je n’avais plus rien d’une aventurière.

Aujourd’hui à l’intrigue de ces silences, les souvenirs s’isolent dans ce beau paysage
J’écoute la musique du vent au ballet gracieux du vol des mouettes
En acceptant d’avoir vécu ces moments privilégiés et surtout d’exception
Juste un instant je scrute l’immensité de ces flots, égarée dans mes pensées abstraites.