Poème:Chère Colère

Au tréfonds de mon être, sous ma peau, dans ma chair
Dans mon ombre tu te terres, tapis dans mes artères
Nichée dans mes tripes, à l’affût d’une tempête
Sans prévenir tu m’étripes, et hurles dans ma tête
Tu te dresses et m’adresses ton regard froid et sûre
De toi je ne connais que le côté obscure
Tu fleuris de mes faiblesses et de mes blessures
Tu m’asservis à tes souhaits, à ta démesure
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Tu m’aimes tant que je hais… Je t’aime autant…
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Tu te nourris de ces drames, de ces trames de souffrances
J’ai fouillé dans mes larmes, et vu le mal en errance
Mais inutile de combattre, tu surpasseras le calme
Tu finiras par t’abattre, je dois assumer ta flamme
Qui consume mes peurs au fond de mes entrailles
Qui assèche mes pleurs et suture mes entailles
Dans mes erreurs, mes lacunes, dans les fissures de mon coeur
Tu cultives mes rancunes, ma fureur…
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Tu m’aimes tant que je hais… Je t’aime autant…
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Toi la muse de mes nuits, ma bulle de survie
Qui déambule, sublime, dans les sillons de l’esprit
Je me découvre séduit, par cette douce folie
Qui tendrement me saisit et prend mon âme ravie
Tu transformes ma peine, en force invincible
La douleur qui me gangrène, en un sérum infaillible
Tu m’évites l’implosion, face à l’indicible
Et m’épaules sans conditions dans ces instants irascibles
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Tu m’aimes tant que je hais… Je t’aime autant…
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Et moi qui te suis, ma belle insoumise
Furieusement éprise, de mes abîmes enfouis,
J’aime ta haine libératrice, exaltante frénésie
Ton p’tit côté furie, ton outrance explosive
Toi, ma tendre chimère, toi ma douce, toi ma chère
Violente, incomprise… et si fière…
Toi la sirène de mes nerfs en débris de verres
Toi, ma reine, ma maîtresse… ma Colère…
Tu m’aimes tant que je hais… Je t’aime autant…