Poème:Un Soir De Solitude

Ce soir encore la rue est froide, le trottoir colle sous mes pas
De ce ciel sans étoiles, coulent des larmes d’émoi
Des mois que je ne suis plus fiable, que je me perds avec effroi
Des fois que ces avenues friables puissent me mener jusqu’à toi

Les lueurs des lampadaires dansent le long des pavés
Mes fissures se réverbèrent sur les façades graffées
Au pied des boulevards déserts j’erre d’une démarche glacée
A la recherche d’une silhouette aussi sublime qu’évaporée…

Je titube sur les artères de cette si sombre cité
Je vacille, je vocifère, le sol se dérobe sous mes pieds
Je m’enfonce six pieds sous terre, je ne peux plus avancer
Il n’y a plus de lumière, je crois que le temps s’est figé

Dans le noir des profondeurs, je dois faire face à mes frayeurs
Trop peur de rester bloquer là, où les secondes traînent des heures
J’étrenne ma vie loin de mon cœur, où la noirceur s’arrête, s’apprête,
Au cœur d’ce quartier de torpeur, j’ai peur de perdre plus que la tête…

Si mon cœur devient si pâle, c’est qu’il est plein de désarroi
Sentiment devenu banal, depuis que tu es loin de moi
Je dois me relever de ce mal, je dois m’abriter sous un toit
Sortir mon modeste attirail pour mener à bien ce combat

Alors comme chaque soir jusqu’à l’aube, je prends au creux de ma main
Une plume ou un pinceau, que je trempe dans mon chagrin
Pour tracer ces quelques mots, écrire ces quelques dessins
Coucher sur la feuille quelques maux, imaginer une autre fin…