Poème:La Falaise

Las en ce soir, ton souvenir m’enivre
Sa chaleur brûlante m’appelle et me déchire
Son rappel ardent transforme l’azur en suie
Givre ma vie, au seuil de cette nuit !
Ton reflet qui au ciel se blottit
Evoque une chaleur dont l’absence me nuit

Ton reflet au ciel se délite
L’esprit trop tourné vers une folle pensée
J’évoque un corps dont l’absence me mite
Mais en fait, c’est l’abîme qui sourit et me quêt.

Ivre d’une présence fuyant au sein du soir
Je m’illusionne d’autres contrées conscrites en ce site
M’abstenant au bord de la falaise sous cette frayeur d’y voir
S’esquiver en moi le plaisir de vivre, il me quitte.

Espérant la trève de cette terrible épreuve
Je crains que cette fois, il ne faille qu’au fond du gouffre je meuve
Mais soudain, je ne sens plus qu’au fond béant je chois
La brûme se déchire, j’ouvre les yeux, je te vois.