Prose:Havre De Paix,

Des impatiences grimpent
Dans les arbres
D’Héloïse
Et Rousseau en est tout chose
Et la laideur non-permise…

Passe ton chemin d’un pas,
Hideur d’ecchymose !
Ici beautés s’attardent
Et l’osmose se rit
Du trépas.

Les végétaux arborescents -
Gravures gigantesques gagnant les cimes -
Bougent de leurs longues tiges fines
En diaphanes ondines,
Se balançant au gré des brises
Dans des lacis langoureux.

Temps n’est plus,
Torpeur l’a vaincu
D’un coup de cep de vigne
Sur son coin de nez obtus.
Et la paresseuse langueur assomme
Les défenses des derniers instants
Frénétiques.

On attend de la chlorophylle
Qu’elles fanent
Point de détresse là-dedans,
Se cueilleront ainsi
Les fruits frais et juteux
Et les fanes virides des dames âgées.
Point de drame pour ces vieilles boutiquières,
C’est avant qu’elles ne flanchent que l’on pourra
Faucher leurs serges d’orfraies et de vierges.

Sous des cailloux, une société à l’œuvre
Gargouillant de caciques zélés
Elle semble entretenir
Un vaste reliquaire…
Mais sa chasse est de terre
Et son nom, fourmilière.

Des baraquements fendent la place
Le jour luit
Entre ses planches disjointes.
Quel calme. Quelle volupté.
Le luxe n’est que tranquillité,
Ou le chant d’un oiseau distrait.

Entre les éclisses baillant
Des pans d’horizons
Semblent prisonniers.
Et de grosses taches de ciel bleu
Grêlent des greniers desséchés.

Aucune hâte importune,
Aucun tumulte dans ce havre
De paix.
Des horizons disparus
Aux nuits frisquettes
On se lorgne d’un regard
Bête !
Bien entendu.

Par ici des escargots
Incommodés par la touffeur
S’enfuient souvent
Et laissent derrière eux des traînées
Baveuses et scintillantes.
Ont-ils raison de préférer
Le calme de leur maison ?

Et les glycines crapahutent
Sur les treilles
On ne sait bien où elles vont…
Ni si les arbres
Continueront à les porter
A bout de bras.
Pourtant, elles s’évadent.

Lors que des couvains d’abeilles
Grondent
D’un bourdonnement sourd et heureux,
Des couvées de Martinets
Pépient de toutes leurs forces !
Mais face à ces cris d’espoir,
Leur mère épuisée
Imite un peu le loir.
C’est le calme relatif
De la fraternité.

La marte s’escrime
Dans les blés mûrs et
Musarde. Elle a l’œil.
Fourrageant son repas
Elle laisse aux sauterelles
Le soin d’apprivoiser le ciel couchant.

Et c’est au soir revenu, au final
Que chacun baille paisiblement
Et s’endort timidement.
C’est la trêve Pasqual et
L’Assomption finit d’endolorir
Les volontés fourbues.

Jour fut tendre vraiment
Et nuit s’annonce déjà
Fraîche. Chacun ira
De son sifflement groggy
Et de sa petite laine sèche.

Ô ! joli théâtre de joies et de roses !
Où des historiettes
Touchantes,
Insouciantes
Se jouent dans la confidence
Des murmures…
Par toi, tout être se repose
Dans l’attente
De l’étiage automnal
Et morne.

L’hiver toujours malmène les
Camarades
Et vitupère les succulentes
Compagnes.
D’un arrêt ferme
Il mattera la vie,
Déjà somnolente
Et que la chaleur
Engourdit sans un éclat de voix
Personne ne se récrie…