Poème:Annabelle La Belle Rebelle

ANNABELLE
Annabelle, belle et rebelle perchée sur sa tour de Babel n’avait d’yeux que pour sa petite personne qu’elle faisait dieu
Quand jeunesse esquissait hardiesse et faisait d’elle une déesse, sans cesse elle multipliait maladresses et s’enfermait dans sa forteresse
Son arrogance devenait évidence car son silence piétinait mon insistance
Elle cultivait mépris à mon égard, je l’avais appris à mes dépends au prix des regards insultants qui incendiaient mes velléités
Sa carrure parée de parures scellée sous une serrure qui m’était interdite d’approcher aguichait de loin mes désirs qui avaient une allure de sépulture
Même la patience, arme de ma science n’avait pas adouci son insouciance qui saignait ma conscience
Mais, je ne pouvais ensevelir cette attirance qui devenait rance en apparence
Le jour venu où vieillesse avait corrompu jeunesse, il ne lui restait que sagesse et faiblesse comme armes
L’Annabelle d’autrefois cherchait plutôt tendresse, mot qu’elle avait omis sur ses ères hautaines dans la vingtaine
Sa peau fresque à l’image de ses fresques où logeaient ses rides ne lui donnait plus valeur, c’est dans la douleur que mon regard se posait encore sur elle
Malgré tout, au gré d’une aussi longue attente elle hantait encore ma personne
Annabelle la vielle avait enfin trouvé refuge dans mes bras tremblants
Maintenant, que l’éternité prenne avec fraternité cette idylle née avec fragilité, c’est ainsi.