Prose:Manque D’inspiration

J’aurais voulu pouvoir écrire ces mots en toute facilité, mais je ne puis plus. Ma plume ne glisse plus, elle est en suspend, et pour toujours…
C’est parfois difficile d’écrire sans savoir ce que l’on veut, et pourtant je le fais. . je ne sais pas, je ne sais plus, ô certitude passée, t’en es-tu en allée ?
Je me meurs que de ne pouvoir écrire, et pourtant, c’est ma vie. Je rêve de te toucher au bout du doigt, chère inspiration, mais je n’ai que ton souffle. Tu souffle dans mon cou, tu me nargue, mais comme l’eau qui s’échappe d’entre mes mains, tu disparais.
Je regarde autour de moi, et pourtant je ne vois rien. Rien que le vide que tu as laissé.
Tu étais mon amie, l’amie de ma gaieté, de ma folie. Non ! Tu étais moi… Tu n’as laissé qu’une illusion creuse de celle que je suis. Non, je ne suis plus.
Je ne suis plus, je ne sais plus. Je ne sais plus, je ne suis plus. Voici mon cercle vicieux, celui qui me lie au passé, et me jette dans la flamme vive du présent. Pourtant, celle-ci me brûle, je ne peux m’échapper, je suis emprisonnée… Qu’as-tu fait de moi ? Je ne veux plus…
Ces mots sont si durs à poser, et j’aimerais ne jamais relever la main. Je veux laisser ma trace, je veux que chacun sache que ici, j’ai écrit. J’ai écrit ce qui est absurde, mais j’ai omis de dire qui il est… On dit que la vie n’est que vanité, j’en conclus autrement. Nous sommes vanités. Seule l’inspiration peut nous sauver de ce néant.
J’écris ces mots comme s’il pouvaient me sauver de cette interminable souffrance, celle de savoir que tu existe, mais que tu m’as quitté.
J’aimerais alors t’appeler à travers les villes, les champs, et chanter ton nom… Mais je sais que cela est vain, je sais que tout est vain, je sais que nous sommes vains.
Au loin je crois te voir, je cours, je cours, mais jamais je ne t’atteins… Tu es comme la lune, qui s’éloigne à chacun de mes pas. Tu es intouchable, irréelle, mais c’est pour ça que je te veux.
Viens, rejoins-moi, et promets-moi de ne jamais m’oublier.