Slam:Once Upon A Time, London

Once upon a time, London

82, année britannique, j’me suis pas dit « c’est dans la poche »
quand j’ai rencontré cette mélusine un peu « poch »
elle courait, irréelle après les taxis
elle volait dans le vent et dans le gris sous la pluie

On flânait dans Carnaby street et ses boutiques
à côté d’elle, même les punks paraissaient moins excentriques
un peu bourgeoise, un peu bohème dans ce London des eighties
elle m’ouvrait les portes d’une aventure au fil de la Tamise

La première page de cette histoire nous a murmuré « il était une fois »
à Trafalgar Nelson m’a regardé lui prendre le bras
au National gallery je la faisais rire en jouant le pitre
je nous regardais ébahi dans notre premier chapitre

Une bouche de métro m’a offert son premier baiser
à Leicester square elle m’a souri et s’en est allée
moi le petit frenchie je sombrais amoureux
envahi par trop de bonheur j’étais pas loin de croire en Dieu

Au Kennedys, au 606 on écoutait du jazz, on buvait des cocktails
on aurait pu ramasser mes sentiments à la pelle
je souhaitais que jamais ces soirées ne s’arrêtent
un air de Marvin Gaye en tête je repartais serré contre ma coquette

A Earl’s court dans ma piaule miteuse mon esprit était pris en otage
« it’s raining again » collait au décor, je voyageais sur ce nuage
autour de moi planaient des « I love you »
chaque heure bleue était un doux réveil, de joie j’étais fou

Dans les lumières de Piccadilly c’est elle qui brillait le plus
tout les après-midi elle m’attendait près du circus
ces moments étaient de grâce, la capitale devenait encore plus belle
il faut dire qu’un ange aux yeux verts me choyait sous son aile

J’entends toujours la sonnerie de l’ouverture des portes du métro
je me rappelle des odeurs et du courant d’air chaud
je comptais les stations qui restaient avant de me jeter dans ses bras
« la ligne bleue est trop longue, encore deux arrêts et la douleur s’arrêtera

J’aimais flâner sur ces high Streets plus du tout maître de mon destin
décors et atmosphère surréalistes elle me tenait la main
elle était mon guide, ma joie, ma vraie raison de vivre
chaque jour j’étais en overdose de bonheur, je me couchais ivre

Le petit pub près du pont de Richmond se souvient encore de nous
on parsemait les semaines de sweets rendez-vous
dès nos pensées l’un pour l’autre nos cœurs sursautaient
peu importe la météo, c’est notre soleil qui l’emportait

Le fantôme de Putney n’a pas affronté de ghostbuster
à Sovereign court road un » baby girl " est arrivé un peu avant l’heure
la grande île anglo-saxonne nous a offert ce bijou
je reprendrais bien une part de ce rêve, au moins un petit bout ?