Poème:Volupte Malhabile

La pensée ne sert qu’à ceux qui en ont besoin
Mais le besoin sans penser est un dessert sans entrée
Sans plat de résistance la pensée n’est que portance
D’un pont qui ne transporte que du putrécible vide

Nous sommes sans envie au fond, sans appétence
Nous sommes des vices bien portants et qui ne s’établissent
Que par rapport à des vertus souffrantes et indisposées,
Ne disposant que de l’absolutisme pour mieux oublier l’incertitude

De nos êtres en proie à l’hypothétique feu sans fumée,
Il ne reste bien souvent que les pas autour de l’âtre de joie
Solitaires, seuls et isolés, notre cœur réclame sa pâtine
Et quand nous entendons sans l’entendre notre désir de vivre,
C’est alors toute notre chair invivable qui s’enfuit pour prier

Notre corps qui êtes aux cieux, exhaussez notre esprit malhabile
Faites qu’en deux temps trois ondées votre matière s’incline
Rapprochez-nous de ce que nous ne sommes pas, sans y demeurer !
Car si vous y restiez il serait à craindre le supplice de la divinité

Serions-nous assez bêtes pour avoir des yeux pour pleurer ?
Serions-nous stupides pour être nervés dans le but de souffrir ?
Nous, pauvres âmes, si nos vies ne se sustentaient pas d’un délire,
Ne s’abreuveraient-elles pas d’une insensée raisonnabilité ?

De nos esprits limpides que par trop de sinistre véritable,
Il ne reste bien souvent que la table, la cuillère et l’assiette
Sociables, accompagnés et entourés, nos vies approuvent leurs besoins
De sincère amabilité, comme une lunette dans un camp de nudisme
Cache ses intentionalités. Du moins croit-on saine la vue pourvu
Qu’on ne capte pas derrière la vitraille un certain altruisme…