Poème:Les Dialogues Du Silence.

J’aime les silences éphémères,
Des doux matins de décembre
Qui se refusent à Janvier.

J’aime les silences insensés,
Constamment aux aguets,
Qui déconcertent l’instant.

J’aime l’épaisseur des silences
Lorsque s’échouent les sonorités
Sur les rives languides du fleuve.

J’aime l’oppression du silence,
À proximité du grand chenal,
Sur la ville qui dépose les armes.

J’aime le silence qui se répand,
Vers les chalands immobiles,
En espoir d’autres destinations.

J’aime converser avec le silence,
Qui de séditions en résistances,
Anime, délicatement, l’avenue.

J’aime le bruit du silence disloqué,
Qui raisonne comme la fermeture
D’un vieux grimoire poussiéreux.

J’aime le silence contestataire,
Qui, irréfragable, investit l’espace,
En convertissant les perspectives.

J’aime mes silences restés à quai
Faute d’escorter les vents du large,
Dans leurs insolites itinéraires.

J’aime « exhausser » nos silences
Qui brusquement se contractent
Pour tenter de lui parler encore.

J’aime nos interminables silences
Qui réduisent, péremptoires,
La folle distance qui fragmente.

J’aime nos silences excessifs
Qui, extraordinaires dialogues,
Hurlent cet inconcevable amour.

J’aime enfin le silence déconstruit
Qui questionne et nous autorise
Les visions d’une vie différente.