Poème:Mon Ange

Tu aimes m’appeler mon ange,
Non pas que cela me dérange,
Et tu sais que quelque part je le suis
Même quand parfois je te souris
De cette manière si engageante
Qui, je le sais moi aussi t’enchante.
Mais aujourd’hui, une faveur
Je te demande du fond du cœur :
Moi petit et timide ange blanc
De ce doux regard implorant,
Je te prie de me laisser mon innocence,
Restée vierge depuis mon enfance.
Elle est là, elle dort bien au calme
Au plus profond de mon âme.
Allons, laisse la dormir,
Ne vois tu pas ce sourire frémir,
Là, juste là, au coin de sa bouche ?
Elle frissonne sans même que tu la touches.
D’angoisse, de peur ou de plaisir ?
Moi seule avec elle je peux le sentir…
Elle me dit que c’est doux, agréable.
Sous tes yeux elle est inflammable
Peu à peu elle se consume
Et toi, cette odeur, tu la humes,
Le délecte, et profites
Tu l’entends qui crépite
Et quand elle aura disparu
Tu auras ce que tu as voulu :
L’innocence réduit en cendres
Je n’ai plus qu’à attendre,
Attendre que tu me noircisses les ailes,
En oubliant que ce n’était pas moi, mais elle
Que tu aimes. Arrête, cesse ce jeu,
Tu en sortiras malheureux
Même si tu en es le gagnant.
Car tu es mon ami, souviens t’en.