Texte:La Victime

On va passer à table,
Tout le monde vient se réunit,
Chacun à sa place.

Il y a l’ainé, tout au bout
Avec beaucoup de vécu,
Puis nos parents, parce qu’on est quand même grands mais toujours redevables…
Les oncles et tantes, les p’tits aux tables réservées,
Et viennent les gens seuls.

Posture, coudes, téléphones dans la poche, serviettes en place, ne pas oublier de ne faire n’y bruit en mangeant ni de fermer la bouche.
La politesse, comme on l’aime à se rappeler.

Assis, en constatant l’environnement…
Des choses manquent.
Les paroles, Les comportements ne sont pas comme à l’habitude
Un brouhaha de chuchotements se généralise en grondement opaque et strident d’opinions qui fuse…

Les potins, toujours très intéressants à en mourir.
Une se plaint de son mari, qui ne la laisse pas tranquille
L’autre est trop jalouse, une autre ce tais…
Quand on monte le son de la TV.

Au début, j’avais dit « Chacun à sa place »…
Maintenant, ce serait plutôt « Chacun de son côté ».
… Dis-moi… ? Tu es toujours avec cette personne, tu sais celle que t’avais rencontré, bien que je ne pense pas que vous allez bien ensemble… Quoi que pourquoi pas, comme on dit.
Et toi ? Comment vas-tu ? Tu devrais aller chez médecin, tu as mauvaise mine. C’est un conseil.

Interrogatoire ou jugement ?
Une personne donnant une interview sur le petit écran du salon, me donna envie d’en apprendre plus.
Je me rapprochai, solitaire en laissant du coin de mon oreilles les péripéties de mes proches, quand, l’intéressé pris la parole.
J’étais seul comme elle, à cet instant.
Je la regardais, comme elle regardais droit dans les yeux, l’autre personne lui demander des réponses…
Ambiance tendue, C’est à elle que l’on tendait le micro en se bousculant… comme un voleur appris qui l’on court pour le désarçonner.
Aucun jury n’avait rendue de verdict de loi, quand la morale des gens autour l’avais déjà considéré comme étant classée.
Sans défense, se livrant à la foule, une personne comme une autre aux premiers abords
Si ce n’est, qu’elle était pâle…
Reproches de confondre confiance et imprudence, les autres la blâmes.

Elle, Lui, en son victime mais endure la culpabilité d’avoir cédé.
Fragile, devenue inquiet, d’avoir autant ouvert les portes de leurs intimités…
Chacun rêvait d’espace, comme un chapitre de leur vie à inventer ou pour certains réinventer.
Comme une bombe d’espoir
J’aurais voulu en faire plus en les voyant.
Les voir, dériver, glisser disparaitre sous les flots

Innocence reste ton nom.
Depuis quand l’innocent devient l’humilié
La décence, trahie les secrets sous le manteau…

Ne baisse pas la tête
Si c’est moi qui prends la plume
Dans l’ombre, muse inspirant l’œuvre
N’oublie pas, pleurer n’est pas un crime,
Rien de mal, à ça, un genou à terre
Il-t-on détruit, mais tu restes encore.
Réduit à néant, la seule décision restante est un choix.
Laisser couler, et regarder partir ta vie quand tu appuieras sur l’accélérateur et viendra te crasher contre le béton.
Ils ont bien ri en l’apprenant, dans leurs cœurs froid.
Bien vivant, la réussite en main.

Tu peux choisir d’y croire encore
Avant de perdre ton nom.
Cruel est l’humain, sans soutien un innocent ne gagne pas…
Tourne-toi, un instant sous la couette de la nuit
Quand vient le soir, chaleureuse,
Les larmes qui coulent, à la frontière des mondes
Esprit et âme…

Non-coupable
Nouvelle identité, une autre étape de ta vie,
Prends-la, elle est à toi.
Tu n’as commis de crime, que d’avoir cru en l’autre
N’ai aucune peur
Remonte la tête.