Poème:Je Danse

Les sonorités de ce tambour pimpant aux origines africaines,
Ces rythmes endiablés s’emparant brusquement de mes hanches
Parcourant mon corps fragile, tel le vent habile sur la stérile plaine.
Comme possédé, me débat, gesticulant sur ces frêles planches.

Sur cette piste bondée, éprouve pourtant cette relative solitude
Celle du danseur en transe, comme si le temps et sa turpitude
Perdaient vainement de leur innocente et indéniable efficacité
A vous convaincre qu’ici le présent est prompt à devenir passé.

Transporté par ce timbre mélodieux aux résonances orientales,
Le va-et-vient incessant des mes épaules charmées qui s’emballe
Par l’enivrement condensé d’une mémorable et chaude soirée d’été
Priant pour que jamais ne s’arrête cette cadence infernale et effrénée.

Cette musique autrefois indigène à mes oreilles inexpertes
Prends son sens dans mes refoulées origines, mes racines inertes
Tel un cri venu d’ailleurs, telle la complainte de mes ancêtres
À leurs descendants apatrides et ignares de leurs êtres…

Quelques youyous ponctuent l’inévitable échéance,
Laissant place à l’encombrant et dérangeant silence,
Alors que s’invitent les premières lueurs du jour.
C’est semblable au crépuscule d’une histoire d’amour
Que s’achève tristement cette danse… … .

Je danse et danserais toujours