Texte:Violence

Cette violence qui pousse dans le corps de personnes insoumises,
Détruit leurs âmes tuées par la vie.
On leur dit que la haine ne sert à rien.
Mais que peut-il leur rester d’autres.
À part cette tristesse,
Ce goût affreusement amer.
Les larmes dévalent leurs joues.
Ils ne peuvent que jurer de se venger un jour.
L’ardeur de cette vie si rapidement prise,
Ce sentiment de détresse,
L’infériorité de ne pas savoir résisté au malheur.
On est tout pareil.
Pris à son jeu,
Perdant quoi qu’on face.
Tué, tué, tué.
Tuez-les tous.
Qu’on arrache leurs têtes,
Mettez-les sur un pique.
Leurs yeux pendants,
Leurs sangs dégoulinants,
Sur nos mains de saints.
Cette épée qui traverse leurs chairs,
Cette masse qui saccage leurs boites crâniennes.
Haine, haine, haine.
J’ai horreur de perdre.
Je deviendrais un dieu à force de détruire les faibles.
L’écartèlement de leurs corps.
La scie qui découpe ce bras,
La personne se tord et résiste sans arriver à quoi que ce soit.
Violé, manipulé.
À marcher dans la nuit sans le pouvoir de vivre.
Ils te chassent.
Alors pourquoi fuir ?
Dieu ne te regarde même pas vivre.
Il n’attend que ta mort pour te rendre heureux.
Tu as perdu la foi.
La vie continue de s’acharner sur nous,
Enfoncer le couteau,
Nous coincer au sol alors qu’on rampe, le poignard toujours dans notre corps.
Entaillant un peu plus notre chair, nos os.
Ce n’est pas une vision d’horreur.
C’est juste comme ça qu’on souffre.
Le fouet s’abat sur nos dos.
Le sang séché que tu grattes t’arrachant la peau un peu plus.
Elle part en lamelle quand on passe la lame sous celle-ci.
Ils nous arracheront la tête parce que nous sommes faibles.
Ils se prennent pour des saints, des tout blanc.
Alors qu’ils sont comme nous,
Grisâtre.
Unis contre un mal qui n’existe pas.
Le mot mal, est-ce qu’on ne le déteste pas ?
On l’emploie tous les jours.
Chacun pour quelque chose.
Notre vérité ne s’étend qu’au mal et au bien.
Impossible de faire la part des choses sans.
Chaque valeur, chaque principe nous diffère.
Peut-être que certains se rejoignent, alors que d’autres crèvent à être seul.
À ce moment, ils leur écrasent la tête d’un coup de marteau.
Ils les violentent un peu plus.
De la torture, de la violence, du sang et des morts.
Toujours soulagé quand ce n’est pas nous, qui sommes tués, toujours à culpabiliser parce qu’on l’a pensé.
Je suis pitoyable.
Je suis faible.
Je suis un monstre.
Je suis répugnant.
Je suis nul.
Je suis détestable.
Je suis courageux.
Lâche,
Fort,
Ou fou.
Je suis humain.
Découpé, écartelé.
Tué, ressuscité.
Humain torturé.
Par la vie ou la mort.
Par le monde, mes semblables
Tous trahis, tous meurtris.
Besoin des uns des autres.
Besoin d’un mal, c’est certain.
Il faut vivre contre quelque chose pour se sentir exister.
Vivre simplement ce n’est pas possible.
Pauvreté,
Harcèlement,
Guerre,
Folie,
Meurtre,
Torture,
Injustice,
Mensonge,
Trahison,
Amour,
Abattage,
Dépression,
Suicide,
Inégalité,
Mort ou vie.
Mais on n’a pas la même vision pour sauver le monde.
On n’a jamais été ensemble pour protéger quelque chose.
Tous les humains ne pourront jamais être d’accord.
La paix n’existera jamais.
La justice dépendra de celui qui la détient.
Chaque vérité nous est propre.
Chaque mensonge ne peut ne pas en être un.
Défaillir,
Vouloir mourir,
C’est vraiment signe de lâcheté ?
Et puis est-ce que c’est si grave d’être lâche ?
Être courageux, le prince qui sauve la princesse, la princesse qui ne se laissera jamais abattre.
Les gens comme ça n’existe pas.
En réalité nous sommes tous des lâches qui ne cessons de dire ce qui ne va pas ou ce qui va.
Bien, mal.
Encore et encore.
Pour toujours certainement…
Quand est-ce que notre espoir nous à était enlevé ?
La fin d’un nous qui n’a jamais exister.
Toujours à attendre, se battre contre le désespoir qui nous ronge.
Hurlant, criant parce qu’en réalité rien ne va jamais.

Il n’y a pas à avoir l’habitude.
Il n’y a pas de soi-disant prince pour nous sauver.

On est seul même ensemble.

Violence.

C’est ce qu’on subit tous.

De la petite violence a la grande.

C’est pareil.

On souffre tous.

On vie tous.

On meurt tous.

Et pourtant, on n’est pas capable d’être réellement un tout.

Je me demande si un jour, on pourra enfin dire :

- Le monde va bien.