Poème:Etats D’âme

Mon visage blafard est le miroir sans tain
Du paternel hagard repris par son destin
Et ma lourde minceur si caractéristique,
La seconde teneur du produit génétique.

Ah ! Ça je connais bien le versant maternel,
On crée de puissants liens du drame originel !
A l’inverse, à jamais, tes absences fortuites
Resteront le reflet de mauvaises conduites,

Car même si mon oeil de bambin potelé
Ne nota pas l’écueil du couple morcelé,
A présent le repère au fond de ma mémoire
C’est l’image d’un père amoureux du déboire.

Tous ces évènements que mon esprit absout
(Puisqu’avance le temps ma rancœur se dissout)
Ont eu raison de moi au cours de mon enfance,
Bousculé par l’émoi, l’effroi de ta présence,

Quand ton ombre veillait à l’orée du sommeil,
Immobile, aux aguets, j’espérais le réveil
Puisqu’il s’est avéré que durant ces années
J’ai craint l’obscurité de toutes les soirées.

Puis vint le triste jour où j’appris ton départ,
A la fin du parcours je trouvais ce rempart,
Je devais être heureux que s’enfuit la menace
Mais au fond de mes yeux, les regrets prirent place,

Et pour tout héritage au contrecoup final,
J’obtins cet avantage au luxe primordial :
Pénétrer la demeure où tes dernières heures
Chassèrent la douleur de tes peines majeures,

Et rencontrer enfin au terme d’un contact,
Aussi court que soudain - je décelai son tact -,
Une chétive dame humant la bienfaisance,
A qui je dis l’infâme ! Elle, la différence…