Poème:Penser À Soi

Etrange impression que la mienne
Je ne me reconnais pas moi-même.
Tout ce qui pourrait m’atteindre ne me touche plus,
Les émotions glissent sur moi et ne pénètrent plus.

Perméable à tout ce qui m’arrivait,
J’ai absorbé autant que je le pouvais
Jusqu’à déborder, jusqu’à la soupape de sécurité.
Un soir tout a explosé, je me suis essorée…

Depuis la sècheresse a remplacé les larmes,
Le soleil a évaporé le lac de mon âme,
C’est une sècheresse saine et sereine,
Salutaire à une vie lourde de peines.

Comme une renaissance après la tempête,
La naïveté de la jeunesse en moins peut-être…
« Tout ce qui ne tue point rend plus fort »
Disait le philosophe, il n’avait pas tort…

Je suis forte à présent de mes tourments passés ;
Je ne suis plus une marionnette, un jouet.
J’ai coupé les fils pour me retrouver,
Etre enfin moi-même comme je l’étais.

L’amour croyait avoir raison de moi
Mais mon esprit a repris le dessus.
Mon cœur ne domine plus mes émois
Et mon impulsivité est repue.

Etrange bien–être que celui qui m’attire ;
Moi qui pensais qu’il fallait s’investir
Pour se sentir vivre, exister.
Nul besoin de donner pour respirer.

Je fais une pause dans mon don de moi,
J’oublie les autres et je pense à moi.
Il m’aura fallu un temps incroyable
Pour comprendre que c’était indispensable.

Je m’étais oubliée, donnant tout et trop,
Je m’étais sacrifiée pour porter le fardeau.
Aujourd’hui je me sens plus légère
Je me fiche de tout et j’en suis même fière

L’égoïsme n’est pas un vilain défaut
Juste pouvoir le doser, jamais trop
Il faut savoir parfois penser à soi
Pour ne pas perdre pied comme je l’ai fait maintes fois.