Poème:Service Trois-Pièces, Mode D’emploi

Dans le vestiaires des mâles, y’a du monde au balcon,
Des gros, des petits, des timides, des fanfarons.
Y’en a qui se prennent pour des chefs d’orchestre,
Mais qui joue du triangle, en solo, sans maestro.

Y’a le service trois pièces, version XXL,
Qui fait le malin mais qui s’emmêle les ficelles.
Y’a le mode discret, genre « je suis là mais chut »,
Camouflé dans le slip comme un agent en déroute.

Y’a les velus, les touffus, les jungles tropicales,
Où Tarzan lui-même perdrait son signal.
Y’a les frimeurs, les poseurs, les « regarde mon calibre »,
Mais qui tirent à blanc dès qu’on parle de fibre.

Y’a les tordus, les penchés, les artistes abstraits,
Qui dessinent des courbes là où y’avait un trait.
Y’a les frileux, les fripés, les frissons du matin,
Qui se recroquevillent dès qu’on parle de câlin.

Et puis y’a les philosophes, les sages, les discrets,
Qui savent que le vrai charme, c’est pas dans le paquet.
C’est dans le regard, dans le rire, dans le geste,
Pas dans la taille de sceptre, ni la forme de la veste.

Alors, Messieurs, rangez vos ego dans vos caleçons,
Le service trois pièces, c’est pas une promotion.
C’est juste un accessoire, un outil, un détail,
Et parfois, franchement… un sacré coup de balai.