Univers de poésie d'un auteur

Texte:Boudi-Bouda

A Propos du Texte

On dit souvent qu’un sourire peut tout dire. Le mien, lui, a mis des années à naître. Pas par peur, mais comme si quelque chose, en moi, attendait son heure. Ou plutôt, l' attendait elle.
Ce texte, c’est l’histoire de mes silences, de mes éclats de rire, de mes larmes, et de ce sourire enfin trouvé… là où je ne l’attendais plus.

Le Texte

Je n’ai jamais souri… . . Même pas sur mes photos de bébé. Pas l’ombre d’un sourire ! Petite fille, toujours rien, mes parents y perdaient « leur latin ». Mon grand-père, très aimant, bien que bourru lui aussi, m’avait affublée d’un petit nom : Boudi-bouda. J’étais déjà rebelle et têtue : combien de fois mon père m’a enfermée dans ma chambre, même dans les toilettes, ben rien ! ! je ne « câlais » pas, comme on dit chez nous.

À ma majorité, j’ai enfilé la blouse d’une usine automobile, un milieu d’hommes, où une femme devait se faire une place. Quand l’un d’eux me trouvait charmante, pas de sourire en retour, juste cette rougeur qui monte aux joues, ce tremblement maladroit. J’étais timide, si timide.
Pourtant, je connaissais les fous rires, l’humour noir, la moquerie facile. Mais sur les photos, le néant ! . Je ne me trouvais pas photogénique, bien que l’on me dise, modestement, que j’étais belle.

Mariage, communion de ma fille, toujours cette même absence. Revêche ? Non. Peur de montrer mes dents ? Non, elles étaient belles. Alors pourquoi ? Je ne sais pas. Mon premier vrai sourire, c’est après les larmes de joie, à la naissance de ma fille. Elle seule avait droit à ce privilège. Froideur ? Non. Mon cœur était chaud comme la braise.

Un jour, en famille, nous sommes allés voir « Qui veut la peau de Roger Rabbit ». Dès les premières scènes, un éclatement de rires. J’ai dû m’enfoncer dans mon siège, tant mon rire était communicatif. Les gens riaient de mon rire, plus que du film. Je n’en pouvais plus ! . Ce jour-là,
j’ai ri à gorge déployée. Que ça faisait du bien ! . Mais ça n’a pas duré.

Mon mariage a coulé, je n’en étais pas mécontente, mais la vie est devenue plus sérieuse. Il me fallait élever ma fille seule. Nous riions souvent, c’était délassant. Puis, au travail, les années ont passé, l’envie de rire a disparu, remplacée par une mine renfrognée pendant huit heures.

Et puis, il y eu Ça ! L’inattendu, l’incompréhensible, l’inacceptable ! Celui qui affecte l’âme et dont on ne se remet pas : la perte soudaine de mon unique enfant. Plus de rire, plus de sourire. Juste un masque de douleur gravé à jamais. Beaucoup de pleurs, d’égarement, d’errance, de nuits blanches… . Le temps a passé très vite : un an déjà.

Je pleure moins, maintenant. Un matin, ma fille m’a dit : « Bonjour Maman ! » Et depuis, je lui souris à nouveau en regardant ses photos.

C’est elle qui m’a appris à sourire vraiment ! .
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PostScriptum

« Il faut continuer à croire au bonheur, ou du moins, à des instants de bonheur, même si on a souvent été déçu ».
Citation de : Marguerite Yourcenar.

Poeme de Oiseau-Lyre

Écrivain Oiseau-Lyre

Oiseau-Lyre a publié sur le site 105 écrits. Oiseau-Lyre est membre du site depuis l'année 2025.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Boudi-Boudaʒə nε ʒamε suʁi… mεmə pa syʁ mε fɔto də bebe. pa lɔ̃bʁə dœ̃ suʁiʁə ! pətitə fijə, tuʒuʁ ʁjɛ̃, mε paʁɑ̃z- i pεʁdεɛ̃t « lœʁ latin ». mɔ̃ ɡʁɑ̃ pεʁə, tʁεz- εmɑ̃, bjɛ̃ kə buʁʁy lɥi osi, mavε afyble dœ̃ pəti nɔ̃ : budi buda. ʒetε deʒa ʁəbεllə e tεtɥ : kɔ̃bjɛ̃ də fwa mɔ̃ pεʁə ma ɑ̃fεʁme dɑ̃ ma ʃɑ̃bʁə, mεmə dɑ̃ lε twalεtə, bεn ʁjɛ̃ ! ! ʒə nə « kalεs » pas, kɔmə ɔ̃ di ʃe nu.

a ma maʒɔʁite, ʒε ɑ̃file la bluzə dynə yzinə otomobilə, œ̃ miljø dɔmə, u ynə famə dəvε sə fεʁə ynə plasə. kɑ̃ lœ̃ dø mə tʁuvε ʃaʁmɑ̃tə, pa də suʁiʁə ɑ̃ ʁətuʁ, ʒystə sεtə ʁuʒœʁ ki mɔ̃tə o ʒu, sə tʁɑ̃bləmɑ̃ maladʁwa. ʒetε timidə, si timidə.
puʁtɑ̃, ʒə kɔnεsε lε fus ʁiʁə, lymuʁ nwaʁ, la mɔkəʁi fasilə. mε syʁ lε fɔto, lə neɑ̃ ! . ʒə nə mə tʁuvε pa fɔtɔʒenikə, bjɛ̃ kə lɔ̃ mə dizə, mɔdεstəmɑ̃, kə ʒetε bεllə.

maʁjaʒə, kɔmynjɔ̃ də ma fijə, tuʒuʁ sεtə mεmə absɑ̃sə. ʁəvεʃə ? nɔ̃. pœʁ də mɔ̃tʁe mε dɑ̃ ? nɔ̃, εlləz- etε bεllə. alɔʁ puʁkwa ? ʒə nə sε pa. mɔ̃ pʁəmje vʁε suʁiʁə, sεt- apʁε lε laʁmə- də ʒwa, a la nεsɑ̃sə də ma fijə. εllə sələ avε dʁwa a sə pʁivilεʒə. fʁwadœʁ ? nɔ̃. mɔ̃ kœʁ etε ʃo kɔmə la bʁεzə.

œ̃ ʒuʁ, ɑ̃ famijə, nu sɔməz- ale vwaʁ « ki vø la po də ʁɔʒe ʁabit ». dε lε pʁəmjεʁə sεnə, œ̃n- eklatəmɑ̃ də ʁiʁə. ʒε dy mɑ̃fɔ̃se dɑ̃ mɔ̃ sjεʒə, tɑ̃ mɔ̃ ʁiʁə etε kɔmynikatif. lε ʒɑ̃ ʁjε də mɔ̃ ʁiʁə, plys kə dy film. ʒə nɑ̃ puvε plys ! . sə ʒuʁ la,
ʒε ʁi a ɡɔʁʒə deplwaje. kə sa fəzε dy bjɛ̃ ! . mε sa na pa dyʁe.

mɔ̃ maʁjaʒə a kule, ʒə nɑ̃n- etε pa mekɔ̃tɑ̃tə, mε la vi ε dəvənɥ plys seʁjøzə. il mə falε eləve ma fijə sələ. nu ʁjjɔ̃ suvɑ̃, setε delasɑ̃. pɥi, o tʁavaj, lεz- anez- ɔ̃ pase, lɑ̃vi də ʁiʁə a dispaʁy, ʁɑ̃plase paʁ ynə minə ʁɑ̃fʁɔɲe pɑ̃dɑ̃ ɥi œʁ.

e pɥi, il i y sa ! linatɑ̃dy, lɛ̃kɔ̃pʁeɑ̃siblə, linaksεptablə ! səlɥi ki afεktə lamə e dɔ̃ ɔ̃ nə sə ʁəmε pa : la pεʁtə sudεnə də mɔ̃n- ynikə ɑ̃fɑ̃. plys də ʁiʁə, plys də suʁiʁə. ʒystə œ̃ maskə də dulœʁ ɡʁave a ʒamε. boku də plœʁ, deɡaʁəmɑ̃, deʁɑ̃sə, də nɥi blɑ̃ʃə… lə tɑ̃z- a pase tʁε vitə : œ̃n- ɑ̃ deʒa.

ʒə plœʁə mwɛ̃, mɛ̃tənɑ̃. œ̃ matɛ̃, ma fijə ma di : « bɔ̃ʒuʁ mamɑ̃ ! » εt dəpɥi, ʒə lɥi suʁiz- a nuvo ɑ̃ ʁəɡaʁdɑ̃ sε fɔto.

sεt- εllə ki ma apʁiz- a suʁiʁə vʁεmɑ̃ ! .

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Commentaire Sur La Poesie

Auteur de Poésie
04/10/2025 11:31Albertb

Bonjour Sylvie, ton texte m’a profondément touché. Ton récit est un témoignage puissant de résilience, de tendresse et de courage, et il rappelle que même après la douleur la plus immense, l’amour peut réveiller le cœur et illuminer nos vies. Merci pour ce texte sincère et bouleversant. Je suis en rupture de ❤️, je reviendrai.

Texte Souvenir
Du 03/10/2025 20:52

L'écrit contient 445 mots qui sont répartis dans 8 strophes.