Texte:La Peine Qui Tue

On y pense.
Tous.
Mais on se tait.
On ravale.
On planque l’idée dans un coin sombre,
Sous les sermons,
Sous les principes,
Sous les masques.

Mais quand l’innocent est broyé,
Quand l’enfant est souillé,
Quand le sang coule sans raison,
Qui n’a jamais craché :
« Qu’il crève ! ».

On parle de pardon,
Mais on rêve de punir.
On dit justice,
Mais on veut la fin.
Pas des années de débats,
Pas des experts,
Pas des excuses.

Juste le néant.
Juste le silence.
Pour ceux qui ont déchiré,
Sans remords,
Sans âme.
Œil pour œil ?
Non.
Souffrance pour souffrance.
Mort pour mort.
Et pourtant,
On baisse les yeux.
On étouffe la pensée.
On l’habille de morale,
On l’enterre sous des lois.

Mais elle vit.
Dans chaque cri qu’on ravale.
Dans chaque nuit sans sommeil.
Dans chaque rêve où l’on juge
Sans robe,
Sans tribunal,
Sans appel.

Alors ? Pour ou contre ?
Mais chut… Faut pas dire.
On risquerait de froisser les consciences,
Les certitudes bien empaillées,
Les vertus en vitrine,
Les sermons sous cellophane.
Alors on signe des pétitions,
On allume des bougies,
On pleure en silence,

Mais surtout,
On ne touche pas aux bourreaux.
On laisse la justice crever,
Sous des principes trop propres.
Et toi,
Tu votes quoi dans ton cœur ? .