On peut avoir peur de tant de chose
Qui peuvent nous faire des ecchymoses
Et pourtant qu’importe les coups de la vie
Les bleus sur mon corps je les oublis

Est-ce du courage ou plus encore de la bêtise
De redouter ainsi aucune de leurs emprises
Affronter tête baissée tant d’attaques meurtrières
Non, mes peurs non rien de vos habituelles galères

Au fil des jours, des années, j’ai appris à me blinder
Face au monde et à sa façon de nous malmener
Redouter et avoir peur de sa propre existence
C’est passer à côté de sa véritable essence

Et pourtant tout comme vous, moi aussi j’ai peur
Ce n’est pas la même raison, la même torpeur
Non, ma peur défie le monde matériel et l’espace-temps
Elle me colle aux tripes en tout lieu à chaque instant

Elle a quelque chose de perfide et de sournois
Avec un goût de fiel et de miel tout à la fois
Je ne peux la décrire en lui rendant justice
Est-elle la plus grande des vertus ou son vice

Je la hais et je la chéris au quotidien
Elle me fait mal en me faisant du bien
Elle renferme en elle la vie en abondance
Tout en promettant une mort de souffrance

Je l’ai apprivoisé sans pouvoir la dominé
Elle marche comme innocente à mes côtés
Portant en elle pour moi la tragédie de Phèdre
Car cette peur profonde c’est celle de te perdre