Poème:… Petite Fille Aux Allumettes…

Dans la lueur d’une bougie, une petite fille pleure
Immobile dans un silence douloureux, les larmes au cœur
Le froid envahit son corps, la vie a tué ses yeux
Elle s’éteint lentement aux regrets malheureux

Encore une allumette à craquer avant que la nuit ne la prenne
A-t-elle connu, d’une mère ou d’un père, un simple je t’aime
Elle laisse couler une dernière larme sur cette courte vie
Mourir si jeune abandonnée, un trottoir comme seul ami

Le ventre sans relief, la faim ne la fait plus souffrir
La morsure amère du temps efface le peu de ses souvenirs
Ses yeux se ferment doucement sur une réalité bien pesante
Elle est assise face à ses ombres qui ne lui sont plus menaçantes

La lueur fanée d’une flamme devenue une nuit soulagée
Derrière ses paupières, elle voit enfin le bonheur d’être aimée
Cette nuit sans bruit, une petite fille s’éteint dans le silence
Seule sur le bord du trottoir, seule, elle meure dans l’indifférence

Immobile dans le noir, la petite fille aux allumettes a quitté sa vie
Un souffle l’a emporté loin de son trottoir et loin d’une fatalité
Elle n’était plus qu’un pantin que l’on range dans son coffre à jouet
Mais les fils fragilisés qui la préservaient se sont rompus cette nuit

Une photo fanée d’un passé pas si loin, endormie auprès d’elle
Souvenir laissé sur son trottoir, la petite fille a déployé ses ailes
Elle n’a plus cette peine qui l’avait envahie, plus de douleur
Un ange est né cette nuit quand un enfant a quitté son cœur