Poème:Soldat Inconnu

Seul dans les entrailles de la terre, mes jours sont comptés.
Loin de la misère éternelle, je sens mon sang couler.
Mon visage griffé par le destin de ma vie,
A assombrir mon visage d’ange que j’envie

La paume de mes mains n’est plus ! Un trou
Fait par des clous, me rend doucement fou.
Le sang, coulant de ma poitrine ; danse,
Rit de la fin de mon existence.

A côtés de moi, un brouillard s’élève,
Et des cadavres font de doux rêves.
Moi, je lutte pour entendre encore mon souffle
Qui s’épuise de tendresse et qui souffre.

C’est l’heure, je n’ai plus assez de forces pour combattre.
Maintenant je sais que la mort peut m’abattre.
Alors mon âme s’envole dans le brouillard incertain,
Et je vois, au sol, le corps qui était mien.

Je suis là, paisiblement parmi les âmes perdues.
Je dois errer dans votre monde car j’ai perdu ;
Celle que j’aimais à l’arrière du front.
C’était en 1914, que je suis parti pour de bon…