Poème:La Violoniste

A la sortie des coulisses,
Elle parvient sur la scène
Son visage a la peau lisse,
Ses doigts sont emplis de peine.
Triste tant qu’elle ne joue,
Pas à pas, l’archet en place,
Une main près de la joue,
Elle prend le violon avec audace !
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Face au monde ou au public,
Elle n’a aucune idée.
Elle oublie la rhétorique
Il ne lui faut pas parler.
La joie provient de ses rêves !
Le jeu la fait toujours vivre,
Et, jusqu’à l’ultime trêve,
Elle jouera dans le froid, dans le givre !
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La scène ne lui suffit,
Dès que les notes s’enchaînent.
C’est là que prend sens sa vie,
Elle est sans peine et sans haine !
L’ambition se ressent
Dans ces sons venus d’un cœur.
Le fil des cordes se tend
Tant elle meut ses doigts avec ardeur !
-
L’endroit est devenu lourd,
Son être, épuisé, transpire.
Ses yeux noirs vibrent d’amour,
Son violon se déchire !
Et elle harcèle l’objet,
Il est martelé sans cesse !
Sa fougue n’est plus un fait
Elle est ici une reine, une altesse !
-
Dans le grand conservatoire,
La musique ralentit.
C’est bientôt la nuit, le soir,
Et bien des notes s’enfuient.
Ses mains semblent trop trembler,
Ses doigts sont bien trop joyeux,
Ses bras sont trop excités,
Et son corps, lui, continuer, ne peut !
-
Sous des projecteurs mourants,
Le violon abaissé,
Elle se courbe en avant,
Son art enfin achevé.
Elle semble vraiment morte
Tant elle va, haletant.
Heureuse en passant la porte,
Elle vivra en chacun, en tout temps !