Poème:A Ma Ellen

Sur l’écran blanc de mes nuits noires
Je pense à toi sur mes dessins,
Au galbe fin de tes seins en poire
Qui me font courir après mon destin.

Toi ma douce immigrée en France
Qui m’apporte tant d’espérance
Avec ta culture si colorée mêlée de ta foi
Et qui me donne tous les droits sur toi,

Le droit de croire en toi si différente
Celui de te donner mon cœur
Sans que tu n’aies aucune rancœur
Pour ce que t’ont fait mes sœurs,
Par leurs vols et leurs offenses
Alors qu’elles n’en avaient pas le droit.

Toi ma douceur, ma différence,
Je place tous mes espoirs en toi
Pour que tu m’apprennes ta culture
Alors que nos lois sont si dures
Envers les personnes comme toi.

Pourquoi n’aurais-je pas le droit
Moi, en t’hébergeant sous mon toit
D’apprendre à vivre ta différence,
Alors que la France que tu admires,
S’est toujours servie chez toi
Pourtant citée en référence
Comme un étoile qui flamboie.

Toi, on t’oblige en y arrivant
A renier toutes tes obédiences
Pourtant on a pillé toutes vos richesses
Vos mines d’or et de diamant
En offrant même à notre Président
Quelque peu d’or et des bijoux en diamant
Alors qu’il venait vous voir avec sa Princesse
Comme ça juste en passant
Pour conclure quelque contrat
Avec toute votre déférence
Sous le régime de l’un de vos dictateurs
Moi, ça me faisait mal au cœur.

Alors que soixante ans auparavant
On a imposé dans ton pays
Non seulement notre économie
Mais on y a pillé vos ancestrales croyances
En y imposant la France comme souveraine
Vous traitant presque comme des zombies

Sur l’écran blanc de mes nuits noires
Je me sens quelque peu coupable
D’avoir été chez vous, c’est notoire
Un justicier inavouable
De crimes contre votre humanité
Et de n’avoir pas voulu croire
En votre noble société

Laisse moi, toi chère mie dessiner ce corps
Si beau, que je respecte et que j’adore
Laisse-moi t’offrir mon respect, mon pardon
Pour tout ce que je ne t’ai pas fait,
Offre moi le temps d’embellir tes traits
De dessiner tout le respect et plus encore
Que je te dois au nom d’une paix
Et de l’amour que je te porte,
Car en fin de compte par ta finesse
Toi, ma tendre déesse
Tu restes la plus forte.
Première présidente d’un état africain,
Tu es et en restera la force.

Sur l’écran blanc de mes nuits noires
La femme africaine que tu incarnes
Doit rester la lueur, la lucarne,
L’espoir de votre société de couleur.
Tu représentes les droits des femmes
Pour que cessent certaines cérémonies
Coutumières, barbares issues de l’hégémonie
Des hommes, des actes comme l’excision,
Indignes de votre évolution.